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đŽ 7 about... la "productivity shame" et Mom project, pour recruter des talents qui sont aussi des mamans
Chers SEVENers,
Suite et fin de nos dĂ©couvertes du pays du matin calme, avant le retour au bureau⊠avec notre grand coup de coeur pour un K-drama original et attachant, Ă©norme succĂšs mondial (n°1 du classement Netflix âSĂ©ries non anglophonesâ) : Extraordinary Attorney Woo. Il sâagit de suivre les aventures dâune jeune avocate de gĂ©nie, autiste Asperger, lors de son intĂ©gration chaotique dans le plus grand cabinet dâavocats de SĂ©oul.
Tendre et intelligente, cette sĂ©rie dresse aussi, lâair de rien, un portrait des grandes questions sociales de la CorĂ©e du Sud. Craquant et addictif !
Bonne lecture et à vendredi prochain pour de nouveaux épisodes inédits !
La âproductivity shameâ
1. La productivity shame est notre tendance Ă nous fixer des objectifs ou des dĂ©lais irrĂ©alistes que, bien sĂ»r, nous ne parvenons pas Ă tenir⊠dâoĂč ce sentiment de culpabilitĂ© qui nous tenaille lorsque nous osons âperdre notre tempsâ Ă regarder un film ou promener notre chien. Si vous vous reconnaissez, vous souffrez probablement - comme beaucoup dâentre nous - de productivity shame.
2. Le concept a été théorisé par Jocelyn K. Glei, une auteure "obsédée" (selon ses propres termes) par la recherche de sens et de créativité dans le travail.
3. La productivity shame trouve en partie sa source dans un autre phĂ©nomĂšne : le planning fallacy ou le fait que nous surestimons systĂ©matiquement le temps dont nous disposons pour rĂ©aliser une tĂąche. Selon Rescue Time, le nombre rĂ©el d'heures oĂč nous sommes productifs ne dĂ©passe pas les 12,5 heures par semaine.
4. Autre source de productivity shame : le manque de "livrables" concrets Ă rĂ©aliser. Sauf si vous travaillez en usine ou Ă la ferme, il est fort probable que vous ne sachiez pas exactement ce que vous avez Ă âlivrerâ. Dans notre Ă©conomie dominĂ©e par les services et la connaissance, la notion de production a Ă©tĂ© remplacĂ©e par de la collaboration et de la communication permanentes, le tout assaisonnĂ© de rĂ©unionite Ă©chevelĂ©e. Ne pas savoir ce que l'on doit produire, dĂ©boussole et renforce ce sentiment de culpabilitĂ©.
5. Cette tendance est encore amplifiĂ©e par l'explosion du travail Ă distance. Selon une Ă©tude Microsoft rĂ©alisĂ©e au Royaume-Uni, 53 % des personnes interrogĂ©es ressentent le besoin d'ĂȘtre disponibles en permanence lorsqu'elles travaillent de chez elles, et 52 % dĂ©clarent travailler plus longtemps et s'accorder moins de pauses.
6. Une piste pour limiter ce sentiment de culpabilitĂ© : tirer parti de nos âtemps fortsâ. Toujours selon Rescue Time - et pour des raisons inexpliquĂ©es - c'est le mercredi Ă 15h que nous serions en gĂ©nĂ©ral les plus productifs. Pour les dĂ©veloppeurs, c'est entre 14h et 18h qu'ils atteignent leur pic de productivitĂ©, quel que soit le jour. Quant aux rĂ©dacteurs, ils seraient plutĂŽt du matin, avec une prĂ©fĂ©rence pour le mardi Ă 10h. Câest prĂ©cis !
7. Autre antidote connue pour son efficacitĂ© : le principe de progrĂšs. C'est en prenant conscience de ce que nous avons dĂ©jĂ rĂ©alisĂ© et en suivant notre progression, que nous arrivons Ă ĂȘtre satisfaits de notre travail⊠et Ă ne plus nous sentir coupables !
La leçon Ă tirerÂ
âSoyons rĂ©alistes : demandons lâimpossible !â Et si câĂ©tait plutĂŽt âsoyons impossibles : demandons le rĂ©alismeâ ?
Pour aller plus loin
Le Podcast de Jocelyn K. Glei : Hurry Slowly
Notre article - Le âplanning fallacyâ
Mom project, pour recruter des talents qui sont aussi des mamansÂ
1. Mom Project est une plateforme de recrutement mettant en relation des femmes, diplĂŽmĂ©es, expĂ©rimentĂ©es, performantes, souvent freinĂ©es dans leur carriĂšre par le fait dâavoir des enfants, et des entreprises favorisant lâĂ©quilibre entre vie professionnelle et vie familiale.
2. Allison Robinson a eu lâidĂ©e de fonder Mom Project en 2016, lors de son premier congĂ© maternitĂ©. Elle sâest alors rendu compte que, parmi les femmes devenant mĂšres, 43 % sâarrĂȘtaient de travailler. La fermeture des Ă©coles pendant la pandĂ©mie nâa fait que renforcer ce phĂ©nomĂšne : en 2020, 2,3 millions dâAmĂ©ricaines ont quittĂ© le monde du travail. Â
3. BasĂ© Ă Chicago, Mom Project a dĂ©jĂ convaincu plus de 2 000 entreprises (dont Accenture, Facebook, Nike) dâutiliser ses services, ainsi que 500 000 femmes Ă la recherche de nouvelles opportunitĂ©s de carriĂšre.
4. Mom Project propose aussi une suite dâoutils dĂ©diĂ©s :
ResumeRev : un outil dâautomatisation du CVÂ
Job Club : une communautĂ© dâentraideÂ
Rise : un centre de formationÂ
5. Mom Project bĂ©nĂ©ficie du soutien de Serena Williams, championne exceptionnelle ET mĂšre engagĂ©e. Par ailleurs, lâaccent est mis sur lâaccompagnement des mĂšres issues des minoritĂ©s ethniques, notamment par lâoctroi de bourses.Â
6. Pour poursuivre sa croissance, Mom Project vient de lever 80 millions de dollars en SĂ©rie C. Le fonds Leeds Iluminate, spĂ©cialisĂ© dans l'Ă©ducation et le dĂ©veloppement professionnel, devient lâinvestisseur principal (lead investor).
7. Les femmes devenues mĂšres reprĂ©sentent une force vive, avec un haut niveau de compĂ©tence acquis lors dâune scolaritĂ© souvent exemplaire et une expĂ©rience dĂ©jĂ longue. Pourquoi perdre le fruit de tant dâinvestissements et de travail ? Etre parent nâenlĂšve rien aux capacitĂ©s professionnelles dâune personne. Lâargument de la âdisponibilitĂ©â ne tient dĂ©cidĂ©ment pas : le tĂ©lĂ©travail pendant la pandĂ©mie a dĂ©montrĂ© que la prĂ©sence au bureau Ă des horaires strictement dĂ©finis nâĂ©tait en rien indispensable pour bien faire son travail.Â
La leçon à retenir
âWhen moms succeed, so do their families, so do our communities, so do businesses, and so does the economy.â Allison Robinson