🔴 7 about... "1 000 true fans", le brainwriting et les éoliennes flottantes
Suite et fin de notre “best of” de printemps… Bonne lecture et à vendredi prochain pour de nouvelles pépites !
1 000 true fans
1. Selon le principe des “1 000 true fans”, un créateur (photographe, musicien, designer, auteur, coach en ligne…) peut vivre de son “art” grâce à seulement mille véritables supporters, et non pas des millions ni des dizaines de milliers…
2. La théorie des “1 000 true fans” a été définie par Kevin Kelly, le tout premier rédacteur en chef du magazine Wired. Comment reconnaître un “true fan” ? Il s’agit d’une personne prête à dépenser l’équivalent d’une journée de travail chaque année (environ 75 dollars) pour bénéficier de son “œuvre” préférée.
3. Avec “1 000 true fans” prêts à dépenser 75 dollars pour vous chaque année, vous pouvez vivre de votre travail (75 x 1 000 = 75 000 dollars par an de revenus).
4. Le principe des “1 000 true fans” représente une alternative au modèle bestsellersou star system. C’est le contrepied du modèle traditionnel selon lequel il faut trouver une grande entreprise (maison d’édition, société de production…) pour vous promouvoir et vous faire devenir riche et célèbre. Le modèle “1 000 true fans” opte pour l’appréciation durable de votre travail plutôt que pour l’engouement passager. Il présente deux avantages sur le modèle star system :
Vous avez beaucoup plus de chances de convaincre “1 000 true fans” que de produire un “bestseller”.
C’est bien meilleur pour votre santé mentale…
5. Le modèle économique des “1 000 true fans” suppose néanmoins d’avoir un accès direct à vos fans et d’éviter les intermédiaires (commissions), en optant pour des plateformes dédiées aux créateurs comme Gumroad, Paypal ou Kajabi.
6. Le modèle des “1 000 true fans” est un exemple de l’effet long tail, popularisé par Chris Anderson, leader des TED Talks : Internet favorise les demandes de niche qui peuvent disposer d’un modèle économique solide malgré leur volume limité.
7. La théorie des “1 000 true fans” participe au développement de la passion economy(gagner sa vie en faisant ce que l’on aime), dont la taille a doublé depuis 2019, pour atteindre près de 14 milliards de dollars (source Statista).
La leçon à retenir
Small is beautiful.
Pour aller plus loin
L’article original (Kevin Kelly)
La vidéo qui explique le principe des 1 000 true fans
Comment recruter 1 000 true fans en 30 jours ? (Damian Keyes - vidéo)
Le brainwriting
1. Le brainwriting consiste à générer des idées, de manière collective et simultanée,sous forme écrite, ce qui le différencie du fameux brainstorming, réalisé sous forme orale.
2. L’efficacité du brainstorming (terme inventé en 1942 par Alex Osborn, publicitaire de l’agence BBDO) est souvent remise en question. Principal défaut : l’exercice favoriserait les participants “dominants” qui accapareraient la parole et réduiraient le reste du groupe au silence. La majorité des participants n’apporte donc aucune contribution et en sort frustrée.
3. Les recherches menées par Leigh Thompson, professeur à la Kellogg School of Management, permettent d’avoir une idée précise de l’ampleur de ce phénomène. Cette étude révèle que, sur des groupes de brainstorming composés en moyenne de six personnes, 60 % du temps de parole seraient monopolisés par seulement deux participants. Et, plus le groupe est large, plus ce problème est marqué.
4. Toujours selon Leigh Thompson, il est impossible de raisonner les personnes dominantes puisqu’elles ne se rendent même pas compte qu’elles monopolisent la parole…
5. Inutile d’insister : mieux vaut changer de méthode. Le brainwriting consiste donc à demander aux participants d’écrire en silence chacune de leurs idées sur une carte ou un post-it. Trois éléments fondamentaux vont faire toute la différence avec le brainstorming :
Il est impossible d’identifier la personne à l’origine de l’idée. La règle est simple : chacun doit écrire en capitales sans indiquer son nom.
Personne ne peut interrompre un participant : chacun peut donc aller au bout de son idée.
Toutes les idées sont ensuite affichées pour être partagées, débattues, sélectionnées : elles appartiennent désormais au groupe et non plus à des individus.
6. Grâce à ces quelques règles simples, le brainwriting se montre bien plus efficace que le brainstorming puisque les “bavards dominants” sont neutralisés et les “silencieux”, énergisés.
7. Bien que simple et évident, le brainwriting est encore peu utilisé car il va à l’encontre de comportements solidement ancrés dans les cultures d’entreprise : “plus je parle en réunion, plus j’existe professionnellement vis-à-vis de ce groupe”. Pourtant, l’innovation se nourrit de la diversité des pensées…
La leçon à tirer
Pourquoi se priver des bonnes idées des timides, taiseux et autres introvertis ? Ce n’est pas parce qu’on ne parle pas fort, qu’on ne pense pas…
Pour aller plus loin
Pour les fans de Madmen : The real Don Drapper invented Brainstorming but he did wrong (Inc.)
Les fermes éoliennes flottantes
1. Qu'elles soient terrestres (onshore) ou marines (offshore), les éoliennes fonctionnent toutes selon le même principe : elles transforment l’énergie cinétique du vent en électricité. Mais toutes les éoliennes ne se valent pas…
2. Les éoliennes terrestres sont moins coûteuses à installer et plus faciles à maintenir mais sont moins rentables car le vent sur terre est moins fort et constant qu’en mer. De plus, elles suscitent de nombreuses plaintes de la part des riverains, en raison des nuisances sonores et visuelles engendrées.
3. Les éoliennes offshore posées sont conçues pour résister à la corrosion et faciliter la maintenance en haute mer. Leurs fondations devant être creusées dans les fonds marins, elles peuvent difficilement être installées dans des zones de plus de 40 mètres, voire 50 mètres, de profondeur.
4. Reposant sur des plateformes à la surface de la mer, elles-mêmes simplement ancrées aux fonds marins et donc sans fondations fixes, les éoliennes offshoreflottantes disposent d’avantages déterminants :
Elles peuvent être installées quelle que soit la profondeur des fonds marins, ce qui est particulièrement intéressant pour des pays comme la France dont les côtes “plongent” rapidement.
Elles peuvent être placées loin des côtes, là où le vent est le plus fort et le plus constant, et surtout, là où on ne les voit pas, où on ne les entend pas…
Elles sont fabriquées et assemblées à terre, puis montées sur les plateformes qui seront ensuite remorquées par bateau, jusqu’à leur lieu d’exploitation. Pas besoin de travaux coûteux et dangereux.
5. D’énormes fermes flottantes voient actuellement le jour :
Finalisée en 2021, la ferme éolienne flottante de Kincardine (Aberdeen - Ecosse) devrait produire 218 GW (gigawattheures) par an, soit la consommation moyenne de 55 000 foyers.
Le projet Gwynt Glas (vent bleu en gallois) est en cours de développement par EDF et DP Energy. Placé à 70 kilomètres au large des côtes britanniques, il devrait fournir l'électricité de 920 000 foyers.
6. Jusqu’à présent, cinq pays (Royaume-Uni, Allemagne, Danemark, Pays-Bas et Belgique), favorisés par la faible profondeur de la mer du Nord, abritaient 98 % du parc européen éolien offshore. Avec les éoliennes flottantes, la Bretagne et les côtes méditerranéennes connaissent de nouvelles perspectives, certains projets étant déjà en cours au large de Belle-Île, de l'Aude et du Roussillon.
7. En France, l’éolien offshore pourrait bien prendre le relais du nucléaire dès 2050 ! Selon RTE, gestionnaire du Réseau de Transport d'Électricité français, la capacité des éoliennes en mer devrait passer de 22 à 62 GW, alors que, dans le même temps, la production nucléaire devrait décliner de 60 GW environ à 16 GW, puisque certaines centrales vieillissantes devront fermer.
La leçon à retenir
La bonne nouvelle du jour ? L’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) estime le potentiel de l’éolien en mer à 11 fois la demande mondiale d’électricité en 2040. Youpi !
Pour aller plus loin