🔴 7 about... la loi de Brandolini, Readwise et les “chief metaverse officers”
La loi de Brandolini (ou l’asymétrie des baratins)
1. La loi de Brandolini stipule que “la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter du baratin est bien supérieure à celle qu’il a fallu pour le créer”. Autrement dit, il est plus facile d’énoncer des âneries que de les démentir. Cette loi est également connue sous le nom d’asymétrie des baratins ou bullshit asymmetry principle (vous noterez l’euphémisme de la version française).
2. Cette “loi” a été énoncée sur Twitter en 2013 par Alberto Brandolini, développeur italien, après avoir regardé un débat télévisé avec Silvio Berlusconi. De conférence en conférence, Brandolini a popularisé sa loi et le buzz a fait le reste.
3. Cette loi repose sur trois facteurs :
Asymétrie de diffusion : plus un baratin est outrancier, plus il sera diffusé.
Asymétrie mémorielle : on se souvient bien mieux du baratin que des explications rétablissant la vérité.
Asymétrie de notoriété : l’auteur et les propagateurs du baratin ont davantage de chance de devenir célèbres que leurs austères contradicteurs démontrant par a+b qu’il s’agit d’une pure ânerie.
4. L’asymétrie des baratins est renforcée par la recherche du scoop à tout prix, garantie d’audience et de “gloire”. Tant pis si la véracité de l’info n’est pas établie : l’urgence du temps médiatique et des réseaux sociaux priment.
5. La communauté scientifique est touchée de plein fouet par la loi de Brandolini. Submergés par l’amplification des inexactitudes diffusées sur les réseaux sociaux, les scientifiques peinent à endiguer ce fléau.
6. Proche de la loi de Brandolini, la technique du Gish Gallop consiste cette fois à noyer son contradicteur sous un torrent incessant de mensonges et d’absurdités, rendant difficile, voire impossible, le rétablissement de la vérité. Parmi les adeptes du Gish Gallop, on retrouve sans surprise Donald Trump...
7. La loi de Brandolini explique pourquoi la désinformation et la propagande prospèrent si bien : rétablir la vérité demande beaucoup d’énergie. Il ne faudrait pas que les défenseurs de la vérité finissent par ressembler à Sisyphe, condamné à remonter sans cesse son rocher en haut de la montagne, avant qu’il ne retombe…
La leçon à tirer
Vite, de la vitamine C !
Pour aller plus loin
Suivre Alberto Brandolini sur Twitter
“Moins 3° dans les Yvelines ce matin, il est où le réchauffement climatique ? ” - Claire Nouvian victime de la loi de Brandolini en direct sur Cnews
L’expérience de la loi de Brandolini par le biologiste Phil Williamson
Readwise
1. Readwise est un outil permettant de centraliser les extraits que vous surlignez lors de vos lectures sur différents supports : Kindle, Instapaper, Pocket, iBooks, PDF, Twitter, Medium, Liner, Pocket, Instapaper, Hypothes.is, etc.
2. Vous pouvez ainsi retrouver, classer et organiser ces extraits, tout en ajoutant vos propres notes. Vous disposez également d’un moteur pour effectuer des recherches, soit sur les tags que vous aurez indiqués, soit sur les textes eux-mêmes.
3. L’objectif ici est de tirer le meilleur parti de vos lectures car lire ne suffit pas pour mémoriser. Avec Readwise, vous conservez les idées qui vous ont intéressé, en un seul endroit, ce qui vous permet de les consulter régulièrement et donc de les intégrer.
4. Readwise vous propose aussi une option de rappel : si vous le souhaitez, vous recevrez un mail reprenant l’un des extraits que vous avez sélectionnés, selon un rythme d’envoi étudié pour optimiser la mémorisation. Vous pouvez même programmer de courtes interrogations écrites, sur mesure. Idéal quand on veut élargir ses connaissances en continu.
5. Vos sélections seront automatiquement exportées vers Evernote, Notion ou RoamResearch, si vous choisissez d’établir la connexion avec Readwise. En regroupant les idées qui vous ont intéressé, vous créez de nouvelles “interactions” et peut-être même de nouvelles idées. On n’est jamais à l’abri d’une étincelle de créativité !
6. Avec Readwide, vous partagez facilement vos sélections et vos notes de lecture :
sur Twitter ou Facebook,
via un site Web créé pour vous (URL unique), reprenant vos sélections ainsi que les sources correspondantes.
7. Assez classiquement, vous disposez d’une période d’essai gratuit puis de deux types d’abonnement (4,49 ou 7,99 dollars par mois). Readwise est utilisable sur ordinateur et sur mobile (iOS et Android).
La leçon à retenir
A quoi bon se farcir des ouvrages “savants” si c’est pour avoir tout oublié dès le lendemain ? Allez, le surlendemain...
Pour aller plus loin
Les “chief metaverse officers”
1. Un “chief metaverse officer” est une personne chargée de concevoir des stratégies et de coordonner des actions de développement liées au metaverse.
“I think of the metaverse as a new organizing principle for the internet…. We’ve moved from websites usually accessed through a desktop computer, to apps that allow you to access similar information and capabilities on your phones, and now to experiences. The metaverse is really about an immersive, 3D, simultaneous experience.”
Matthew Henick
VP Metaverse Development, Epic Games
2. L’enjeu est d’inventer les produits et business models qui vont avec le “nouveau monde” du metaverse et surtout de ne pas rate la vague, à l’inverse de certains ayant ignoré avec superbe la vague du e-commerce avant de se faire manger la laine sur le dos par… hum, laissez-moi réfléchir… Amazon ?
3. Les perspectives sont alléchantes :
Selon le cabinet McKinsey, les dépenses globales annuelles dans le metaverse pourraient atteindre 5 000 milliards de dollars en 2030.
Selon Gartner, une personne sur quatre passera au moins une heure par jour dans le metaverse en 2026.
4. Pas étonnant donc que des groupes tels que Procter & Gamble, LVMH, Disney, Nike, Balenciaga, etc. engagent dès maintenant des “chief metaverse officers”, parfois pour des sommes très conséquentes. Les agences cherchent également à se positionner : Publicis a fait une belle opération de RP avec la présentation de son “chief metaverse officer” virtuel.
5. Comme souvent lorsqu’un nouveau secteur apparaît, il s’agit de trouver un mouton à 5 pattes : un expert en techno, marketing, stratégie, NFT, jeux vidéo, Web3, etc. spécialiste de son “industrie” et de son produit, ayant aussi une vision transversale et des qualités de leader. Ah, j’oubliais… il faut qu’il soit un pro de l’innovation.
6. Car le metaverse est encore terra incognita : il n’existe pas de modèles ni de règles à suivre. Il faut donc inventer, tout en sachant s’adapter et changer très vite de direction si la stratégie choisie s’avère peu judicieuse.
7. Vu les orages qui semblent devoir menacer l’économie mondiale, il n’est pas sûr que les investissements dans le metaverse soient prioritaires dans les temps à venir, même pour les grands groupes. Toutefois, le moment peut être idéal pour “tester et construire” afin d’être prêt lorsque le soleil reviendra…
La leçon à retenir
Ah, le mouton à 5 pattes… Indémodable ! Finalement, ça a du bon d’être atypique.
Pour aller plus loin
L’étude Marketing in the metaverse: An opportunity for innovation and experimentation | McKinsey
L’étude Gartner Predicts 25% of People Will Spend At Least One Hour Per Day in the Metaverse by 2026
Meta contraint de diminuer le budget de sa division dédiée au métavers
Le clip pub Leon - Chief Metaverse Officer de Publicis Groupe
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