7 about... la loi de Parkinson, le recrutement nouvelle génération par GEM et l'utopie des DAO
La loi de Parkinson
La loi de Parkinson édicte le principe suivant :
“Work expands so as to fill the time available for its completion.”
Bref, plus on a de temps pour réaliser une tâche donnée, plus on prend son temps… soit en procrastinant, soit en devenant plus minutieux, soit en rendant cette tâche plus complexe. Que vous vous donniez 3 semaines ou 3 mois, vous arriverez probablement au même résultat.
Cette loi a été énoncée en 1955 par un certain monsieur Cyril Northcote… Parkinson, essayiste britannique, dans un article humoristique du magazine “The Economist”, par la suite décliné et enrichi sous la forme d’un ouvrage devenu un bestseller : Parkinson's Law (1957).
Certaines personnes en font même un mode de vie : le “bouclage permanent”. Ils n’arrivent à travailler que lorsque la deadline se rapproche dangereusement et font en quelques heures (au milieu de la nuit en général) ce qu’ils n’ont pas réussi à faire en quelques semaines (mois ? années ? décennies ?). Pour éviter d’en arriver à ces extrémités, il existe quelques astuces...
“Don’t work harder, work smarter and faster”
L'objectif est de faire vite et bien sans y passer sa vie, donc haros sur les “dévoreurs de temps” : emails, réseaux sociaux, fils d’info... On pense y passer 5 minutes et on y est encore 30 minutes après. Damned ! Dans ce cas, le minuteur est votre ami : fixez-vous une durée maximale de “distraction” et revenez à votre tâche principale dès que la sonnerie retentit. Autre variante : régler le timer sur 25 ou 50 minutes et ne plus “décoller” de son travail tant que ça n’a pas sonné. Étonnant tout ce qu’on peut accomplir lorsqu’on est concentré(e) !
Taquinez votre sens de la compétition et battez-vous contre la montre. Suspense : arriverez-vous à finir avant 16h15 ?
Si l’ampleur de la tâche vous effraie, créez des étapes et fixez-vous des échéances intermédiaires.
La fameuse règle des 20/80 peut aussi s’appliquer dans ce domaine. 20 % de votre temps vous permettront de réaliser 80 % de votre tâche. Reste à choisir les bons 20 %... Je plaisante. Définissez bien les objectifs, les enjeux et les contours de la tâche à réaliser, avant d’établir la durée nécessaire … que vous diviserez par deux !
La leçon à retenir
Le but ultime est de passer moins de temps à travailler… mais sans perdre son job quand même !
Pour aller plus loin
L’article d’origine, de C. Northcote Parkinson dans the Economist en en 1955 : From the archive Parkinson's Law
GEM, le Salesforce du recrutement
GEM est une plateforme de recrutement nouvelle génération. Alors que des outils comme Linkedin ou Workday gèrent les processus de recrutement de manière traditionnelle, GEM part du principe que le recrutement est un véritable acte de vente.
En cohérence avec sa vision, GEM a créé un outil inspiré des CRM (Customer Relationship Management) et du plus connu d'entre eux : Salesforce. Le positionnement est clair : traitez vos futures recrues comme des clients. On conserve l'acronyme CRM mais on parle désormais de Candidate Relationship Management.
“Companies are competing harder than ever for top talent, and our vision is to be ‘Salesforce for hiring.”
Steven Bartel, CEO de GEM
GEM propose des fonctionnalités inspirées des outils de vente et de marketing :
Identification des talents pour un recrutement proactif
Personnalisation des contenus et des campagnes de communication
Suivi automatisé des contacts pris et analyse de performance des stratégies et opérations de recrutement
Autre objectif affiché : répondre à l’enjeu de la diversité, en ouvrant les processus de recrutement à des profils moins convenus et surtout en détectant tout biais éventuel. Il est vrai qu’en cas de pénurie, on est beaucoup plus ouvert… Trêve de persiflage !
GEM a été créé en 2017 à San Francisco par Steven Bartel (ex-Dropbox) et Nick Bushak (ex-Facebook), tous deux étant bien placés pour mesurer à quel point le recrutement de talents rares est la clef de réussite des entreprises en forte croissance.
En toute logique, GEM est devenu l'outil de recrutement préféré des licornes. Parmi ses premiers clients, on trouve Slack, Peloton, Lyft, Pinterest, Robinhood... Aujourd'hui, GEM compte plus de 150 employés (pour une fois, le cordonnier semble bien chaussé) et 800 entreprises clientes.
Depuis septembre 2021, GEM a lui-même rejoint le troupeau des licornes. Une levée de fonds (série C) de 100 millions de dollars auprès de ICONIQ porte sa valorisation à 1,2 milliard. Ces fonds seront utilisés pour se développer à l’international (Europe et Asie-Pacifique) et investir dans de nouveaux produits.
Traiter ses futurs employés comme des clients n'est pas un acte soudain de bienfaisance : il s'agit de faire face à une double contrainte qui pèse de plus en plus fort sur les entreprises.
La pénurie chronique de main-d'œuvre qualifiée, en premier lieu dans le secteur de la tech. Selon l’institut Gartner, le manque de main-d'œuvre est cité comme l’obstacle principal à l'adoption de 64 % des technologies émergentes.
La vague “Great resignation”. Pendant la pandémie, les salariés ont eu le temps de réévaluer leur vie professionnelle, choisissant parfois de démissionner pour rechercher ailleurs de meilleures rémunérations et conditions de travail. La bagarre pour recruter les meilleurs talents s’est d’autant intensifiée.
La leçon à retenir
Dans une économie de connaissance, disposer de talents qualifiés devient le premier des actifs des entreprises.
Pour aller plus loin
Analysis | It’s not a ‘labor shortage.’ It’s a great reassessment of work in America.
The shortage of tech workers is about to become an even bigger problem for everyone
Les DAO, l’utopie de l’Organisation Autonome et Décentralisée
Les DAO sont en vogue dans le monde de la finance décentralisée. Elles pourraient bien préfigurer le futur des organisations, tous domaines confondus.
Une Organisation Autonome Décentralisée (ou DAO pour Decentralized Autonomous Organization) est une organisation qui se gouverne seule, sans intervention humaine, par l’application automatique de règles déterminées à l'avance. Les DAO concernent aujourd'hui la finance décentralisée, ces fonds d'investissement ouverts à tous, sans intermédiaires (banques notamment).
Smart contracts et blockchain. Les DAO fonctionnent sur la base de smart contracts, ces contrats “intelligents” qui appliquent automatiquement les règles et clauses pré-établies, en utilisant la blockchain, cette technologie de stockage et de transmission d'informations, transparente, sécurisée et décentralisée (sans organe de contrôle).
La mise en place d'une DAO intervient en 3 temps :
1er temps : Les règles de fonctionnement et de gouvernance qui figureront dans les smart contracts, sont définies AVANT la constitution de l'organisation.
2ème temps : Les fonds qui financeront l’organisation sont récoltés par l’émission de tokens (jetons). Les investisseurs acquièrent ces tokens payables en crypto-monnaie (Ethereum en grande majorité), et disposent ainsi d'un droit de propriété ainsi que d’un droit de vote si les règles de décision devaient faire l’objet de modifications.
3ème temps : Une fois les fonds récoltés, ils sont "déployés", c'est-à-dire investis selon les règles pré-établies dans les smart contracts et au bénéfice mutuel de toutes les parties prenantes du DAO.
Dans ce système (trustless system), il n’est plus nécessaire de se connaître ni même de se faire confiance pour faire fonctionner une organisation. Plus besoin non plus de management ni de hiérarchie humaine (d'où l'autonomie). La modification "démocratique" des règles par des "humains" est quand même autorisée mais, là aussi, dans des cas prévus à l'avance.
Une croissance explosive. Selon Defi Report, les 20 premières DAO gèrent aujourd’hui 6 milliards de dollars d’actifs (contre 1 milliard au début de l'année 2021).
Pour leurs partisans, les DAO sont bien plus efficaces que les organisations traditionnelles. Elles sont plus sûres car personne ne contrôle l'ensemble de l'organisation, à quelque moment que ce soit. L'erreur humaine est donc limitée, voire éliminée. Ces organisations atteignent des niveaux de transparence, d'économie de coûts et surtout d’automatisation des prises de décision jamais connus jusque-là.
Le “daoisme”, une nouvelle religion ? L’avènement des DAO permettrait de faire éclore les “tribus” du 21ème siècle, ces petits groupes éclatés et autonomes mais capables de collaborer avec une efficacité jamais atteinte dans l’histoire de l’humanité. Avec la technologie disponible, l’utopie de l’organisation humaine en réseau et sans hiérarchie peut devenir une réalité.
La leçon à retenir
L’utopie de la disparition de la hiérarchie serait donc réalisée par la finance ? Qui l’eût cru…
Pour aller plus loin
La Doomsday Machine du docteur Folamour (Dr Strangelove), l'anti DAO
Le manifeste, acte de naissance des DAO, par Vitalik Buterin, l'inventeur de l'Ethereum
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