7 about... la "slack fatigue", "Elsa speak" pour améliorer son accent anglais, et le Vietnam, nouveau pays des licornes ?
La “Slack fatigue”
On connaissait déjà la “Zoom fatigue” et l'addiction aux mails, voici venir la “Slack fatigue”. Youpi !
On ne présente plus Slack, cet outil de travail collaboratif mêlant messagerie instantanée, groupe de discussion et email nouvelle génération, qui a transformé notre “espace de travail”.
Créé en 2013, Slack a connu un succès fulgurant :
Plus de 12 millions d'utilisateurs l’utilisent chaque jour.
Plus de 750 000 entreprises l’ont adopté dont 156 000 en version payante.
Le succès de Slack repose sur un usage simplissime malgré des capacités sans cesse croissantes (plus de 2 000 applications intégrables et 750 “bots”). L’ambiance se veut “cool”, rythmée par les alertes sonores (toc toc toc) signalant chaque message qui vous est destiné.
Les utilisateurs de Slack peuvent tous en témoigner : le risque d’addiction est fort car, si un délai de quelques jours pour une réponse par mail est acceptable, sur Slack c'est en heures que se mesure la réaction attendue. D'autant plus que, dans sa version gratuite, seuls les 1 000 derniers messages sont conservés et que les nouveaux venus n'ont pas accès aux messages antérieurs.
Avec son esprit communautaire exacerbé, Slack développe un sentiment de productivity shame. La contribution étant l'essence même de l'esprit de communauté, ne pas (assez) contribuer sur Slack devient culpabilisant. Ne seriez-vous donc pas digne de la communauté à laquelle vous appartenez ?
Avec le télétravail, le nombre de messages mail ou Slack a fortement augmenté. “Puisque nous nous voyons moins “en vrai”, faisons preuve de présence sur les outils en ligne !” Le niveau de saturation est tel que, selon l'étude de Superhuman, 51 % des personnes interrogées citent la prolifération des mails et des messages Slack comme la raison n°1 pour quitter leur emploi.
S’il est irréaliste d'envisager de supprimer Slack, un usage modéré est possible. Quelques conseils :
Le désinstaller de son téléphone ou tout au moins désactiver les notifications
Opter pour le mode silencieux pour éviter les “toc toc toc”... qui ruinent votre concentration
Se fixer une limite de temps passé sur Slack
La leçon à tirer
Slack est un outil de productivité génial qui peut vite devenir contre-productif en cas d'usage intensif…
Pour aller plus loin
Tous les chiffres sur l'usage de Slack
L'étude Microsoft New Future of Work
Elsa Speak, l'appli pour parler anglais sans accent
Elsa speak est une application entièrement automatisée qui vous aide à améliorer votre accent anglais. Conçu comme un coach virtuel, cet outil est d'une redoutable efficacité pour corriger vos défauts de prononciation et vous rapprocher de celle d'un anglophone.
Le principe ? L’application vous propose de prononcer certains mots puis phrases, vous "écoute" et vous donne instantanément une note de prononciation, tout en vous indiquant vos erreurs. Cette note vous permet de mesurer vos progrès... ou de vous comparer aux autres !
Elsa Speak a été créée en 2015 par Vu Van, une entrepreneuse vietnamienne, étudiante à Stanford, qui a vite constaté que son accent - malgré un anglais parfait - l'empêchait de se faire comprendre.
“I was very good at grammar, reading and writing but I realized people had a hard time understanding me because I had a very strong accent and my pronunciation wasn’t proper. This impacts confidence when you apply for jobs or are even just meeting friends.”
Vu Van a dès le départ misé sur la reconnaissance vocale et ses programmes de traitement de langages naturels (les fameux NLP). Pari gagné ! Elsa speak s’est constitué une base de données vocales unique et a formé son propre modèle propriétaire de Deep Learning. Sa technologie peut aujourd'hui reconnaître les erreurs d'accent et de rythme, avec un taux d'exactitude de 95 %.
Basée à San Francisco, Elsa Speak est utilisée par plus de 6,5 millions d'utilisateurs dans 101 pays. La société a levé 12 millions de dollars, notamment auprès de Gradient Ventures, le fonds de Google spécialisé en Intelligence Artificielle.
Disponible désormais en 9 langues dont le portugais, l'hindi ou le coréen (mais pas encore le français), Elsa Speak vient aussi de lancer une version pro destinée aux entreprises.
Elsa Speak vise un marché considérable : un milliard de personnes dans le monde apprennent l'anglais comme seconde langue (source World Economic Forum). Son succès est particulièrement marqué en Asie où la pratique de l'anglais reste essentielle à la réussite professionnelle, et où les différences d'intonation peuvent rendre plus difficile encore l’apprentissage de l’anglais oral.
La leçon à tirer
Il y a un monde entre bien connaître l'anglais et se faire comprendre à l'oral. Maintenant, vous pouvez améliorer votre accent, à votre rythme, chez vous, tranquillement…
Pour aller plus loin
La technologie Elsa Speak décortiquée
Comparatif des outils pour corriger son accent en anglais
Le Vietnam, le nouveau pays des licornes ?
Malgré un démarrage très récent - 2015 - le Vietnam compte aujourd’hui plusieurs milliers de start-ups et déjà 2 licornes : VNG, le Whatsapp local, et VN Life, une solution de paiement par QR Code. Depuis 2019, les start-ups vietnamiennes représentent plus du tiers des investissements de l’Asie du Sud-Est, atteignant la deuxième place derrière le géant indonésien.
Grâce à sa gestion exemplaire de la crise du Covid, la confiance des investisseurs a été préservée et l’élan vietnamien a pu continuer. En 2020, les investissements au Vietnam Ventures Summit ont atteint 815 millions de dollars, soit une augmentation de 10 % par rapport à 2019.
Ce succès repose essentiellement sur un fort dynamisme économique et le boom démographique :
un PIB multiplié par 20 entre 1993 et 2019
100 millions d’habitants
un âge médian de 30 ans
un énorme vivier de jeunes talents, formés et avides d’ascension sociale
une diaspora de 4,5 millions de personnes
Conséquence ? Les startups vietnamiennes attirent les investissements étrangers. Toutefois, soucieux de son indépendance vis-à-vis de la Chine et des USA, le Vietnam mène une politique active de diversification auprès d’investisseurs japonais, coréens ou singapouriens, comme SoftBank, STIC Ventures et Northstar Group.
Pour accompagner ce succès, l'État intervient désormais via des investissements directs et des réformes financières. Des programmes de coopération ont ainsi été créés avec d’autres pays, et des projets comme la Saigon Silicon City bénéficient d’aides et d’un régime d’imposition préférentiel.
Grâce aussi à une faible concurrence régionale (Myanmar, Laos, Malaisie…), le Vietnam peut jouer dans la catégorie locale des grands de l’innovation : Singapour bien sûr qui réussit à exporter ses startups dans toute l’Asie du Sud-Est et l’Indonésie qui bénéficie d’un PIB et d’une population trois fois supérieurs.
Le Vietnam vise au moins dix licornes en 2030. Pour réussir ce pari, il devra pérenniser les investissements et renforcer son niveau de formation mais, surtout, ses startups devront parvenir à dépasser leur marché intérieur, comme le grand frère singapourien avant lui...
La leçon à retenir
Rares sont ceux à avoir anticipé son essor. Pourtant le Vietnam s’impose désormais sur la carte mondiale de l’innovation.
Pour aller plus loin
Le site de la Saigon Silicon City
Le Vietnam Fintech Report 2020
Merci pour votre attention. Nous vous souhaitons un excellent week-end et vous donnons rendez-vous vendredi prochain ! En attendant, vous pouvez nous retrouver sur Linkedin, Twitter ou Facebook !