🔴 7 about... la zone de génie et le syndrome de la comparaison sociale
Plongée dans nos archives... Pause pascale pour nos cerveaux et nos egos fatigués car, oui, même si nous avons du mal à le croire, nous sommes tous géniaux ! Si, si...
La zone de génie
1. La zone de génie désigne ces activités dans lesquelles se conjuguent nos talents naturels et notre plaisir, ce qui nous permet d’atteindre notre plein potentiel.
2. Ce concept a été développé par le psychologue américain Gay Hendricks, diplômé de Stanford et ancien professeur à l’Université du Colorado, dans son livre “The big leap” (“Le grand saut”) en 2010.
3. Gay Hendricks décrit quatre zones :
La zone d’incompétence : il s’agit de tâches pour lesquelles nous n’avons pas de compétences particulières et qu’il vaut mieux confier à d’autres personnes plus qualifiées.
La zone de compétence : nous savons effectuer ces tâches mais nous n’en tirons aucune satisfaction. D’autres peuvent les mener tout aussi bien que nous.
La zone d’excellence : nous sommes “bons” dans ces tâches (en tout cas, meilleurs que beaucoup d’autres) et nous en retirons un sentiment de confort et de maîtrise.
La zone de génie : nous mettons nos compétences, talents et dons naturels, au service de ce que nous aimons faire, et nous en retirons une énorme satisfaction.
4. Lorsque nous sommes dans notre zone de génie, nous menons nos tâches dans un état de concentration profonde et nous ne voyons pas le temps passer. Nous sommes dans le “flow”, ce concept décrit par le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi comme l’équilibre entre nos capacités et le travail à accomplir.
5. Chacun a sa zone de génie propre puisqu’elle est étroitement liée à notre personnalité. Elle peut être difficile à identifier car il est parfois plus confortable de s’en tenir à sa zone d’excellence.
“The best moments in our lives are not the passive, receptive, relaxing times . . . The best moments usually occur if a person’s body or mind is stretched to its limits in a voluntary effort to accomplish something difficult and worthwhile.”
Csikszentmihalyi - 1990
6. Une fois notre zone de génie identifiée, il ne reste “plus” qu’à l’intégrer dans nos vies, par exemple en déléguant davantage les tâches relevant des trois premières catégories, à d’autres personnes les trouvant satisfaisantes.
7. Le fait de trouver notre zone de génie nous rend plus heureux, et peut aussi avoir un effet positif sur notre entourage professionnel et personnel, grâce à l’énergie dégagée et à l’incitation à découvrir chacun son propre génie…
La leçon à retenir
Et si ce phénomène expliquait pourquoi certains réussissent et émergent quand d’autres, pourtant tout aussi bons, n’y parviennent pas. Il faut avoir le talent ET la passion qui va avec…
Pour aller plus loin
Flow: The Psychology of Optimal Experience : Csikszentmihalyi, Mihaly / Vivre - La Psychologie du bonheur eBook : Csikszentmihalyi, Mihaly, Bouffard, Léandre
FLOW BY MIHALY CSIKSZENTMIHALYI |
Le syndrome de la comparaison sociale
1. Le syndrome de la comparaison sociale désigne la tendance innée des êtres humains à évaluer leurs opinions, aptitudes et performances, dans le but de se situer par rapport aux autres.
2. Ce syndrome a été étudié par Leon Festinger, psychologue social américain, auteur de la théorie des processus de comparaison sociale (1954). Selon des recherches ultérieures, la comparaison sociale est également motivée par l’amélioration de soi et la valorisation de soi.
3. Ces évaluations sont importantes car elles influencent notre compréhension d’une situation, notre appréciation de nos capacités et donc nos comportements.
4. Première forme de comparaison : la comparaison ascendante par laquelle nous nous comparons à des personnes que nous percevons comme supérieures à nous. La motivation est ici l’amélioration de soi.
5. Deuxième forme de comparaison : la comparaison descendante par laquelle nous nous comparons à des personnes que nous percevons comme inférieures à nous. La motivation est dans ce cas la valorisation de soi.
6. Ces deux types de comparaison sociale peuvent avoir des effets positifs mais aussi négatifs sur l’humeur et l’estime de soi :
Effets positifs :
Lorsque nous nous identifions à une personne supérieure et sommes convaincus que nous connaîtrons le même succès qu’elle (effet d’assimilation).
Lorsque nous nous distancions d’une personne inférieure et croyons que nous réussirons mieux qu’elle (effet de contraste).
Effets négatifs :
Lorsque nous nous distancions d’une personne supérieure et pensons que nous sommes incapables de réussir comme elle (effet de contraste).
Lorsque nous nous identifions à une personne inférieure et craignons de nous trouver dans la même situation qu’elle (effet d’assimilation).
7. Plus que jamais nous vivons dans la comparaison permanente, en prise avec une “réalité” de plus en plus mise en scène, loin de la version souvent moins glamour de nos vies réelles. De nombreuses études dont ”They are happier and having better lives than I am" (2012) et Facebook and self-perception (2015) montrent que, lorsque nous utilisons les réseaux sociaux, nous aboutissons à des comparaisons négatives, persuadés d’avoir de moins bonnes compétences et d’être moins attirants physiquement. Ce qui augure assez mal de notre bien-être psychologique…
La leçon à retenir
Pour vivre heureux, vivons cachés… des réseaux sociaux !
Pour aller plus loin
L’article scientifique Comparaisons sociales et comparaisons temporelles : vers une approche séquentielle et fonction de la situation unique [*] | Cairn.info
L’étude Facebook and self-perception: Individual susceptibility to negative social comparison on facebook - de Vries, D. A., & Kühne, R. (2015))
L’étude "They are happier and having better lives than I am": The impact of using Facebook on perceptions of others' lives - CChou, H.-T. G., & Edge, N. (2012)