7 about... l’angoisse du retour “à la normale”, les drones immersifs et les cyber-attaques
L’angoisse du retour “à la normale”
La pandémie nous a conduit vers des contrées inconnues. Bientôt, il faudra revenir “à la normale”. Pas toujours simple… Mais commençons par quelques chiffres.
Avons-nous été moins heureux pendant le confinement ? Etonnamment non, si l’on s’en tient à l’étude Ipsos Global happiness 2020 : seul 1 % de la population - moyenne des 27 pays étudiés - se sent moins heureuse à l’été 2020 qu’en juin 2019. Pour la France, cela représente 2 %. A titre de comparaison, entre 2011 et 2020, la baisse du taux de bonheur avait chuté de 14 % pour l’ensemble des pays, 6 % pour la France.
Entre distanciation et confinement, nous avons consacré plus de temps à ce qui nous rend heureux (toujours selon l’étude Ipsos) : notre bien-être physique, notre amoureux(se), nos enfants, nous sentir utiles...
Et si, pour certains d’entre nous, “la normale” était un mode de vie qu’on n’aimait pas… et que la pandémie nous a permis de suspendre ?
Les trajets quotidiens (voir l’étude de Daniel Khaneman, prix Nobel)
Les horaires contrôlés
Les jobs sans intérêts, conduisant directement au “brown-out” ou au “burn-out”
Les relations qui ne nous satisfont pas
Un taux d’engagement en hausse depuis la crise : selon Gallup, l’engagement au travail aux Etats-Unis est au plus haut depuis 2000. En 2020, 36 % des personnes interrogées se déclaraient engagées, contre 13 % avant la crise. Autre facteur positif : le télétravail aurait forcé les managers à mieux communiquer donc à s’améliorer.
Pendant cette parenthèse, fini le devoir de “performer socialement” : rendez-vous professionnels, soirées à ne pas manquer, dîners à haut risque, dilemmes de garde-robe, etc. Cette pression quotidienne dont on ne se rendait même plus compte…
Selon l’American Psychological Association, 50 % des employés américains sont anxieux à l'idée d'interagir à nouveau avec leurs collègues au bureau, car ils redoutent d’avoir perdu leurs “compétences sociales”.
Quelques conseils de psys
reconnaître l’existence d’un traumatisme collectif
accepter que l’on puisse être angoissé(e)
affronter dès que possible les situations redoutées
reprendre progressivement
s’informer auprès de sources officielles
pratiquer la méditation, les techniques de respiration, etc.
demander de l’aide auprès des proches ou de professionnels
L’angoisse du retour “à la normale” ressemble au syndrome de Lazare : après avoir eu tant de mal à s’habituer à une situation si négative, il est paradoxalement difficile de “revenir à la vie”.
La leçon à retenir
Osons l’avouer, le retour à la normale ne sera pas un long fleuve tranquille. Un peu d’indulgence pour les autres et pour nous…
Pour aller plus loin
DJI FPV : le premier drone immersif pour débutants
Grâce à sa caméra embarquée, un drone immersif est piloté, via une radio commande ou l'écran d’un smartphone, ou encore, pour les plus sophistiqués, via un casque de réalité virtuelle. L’utilisateur dispose ainsi d’images aériennes, comme s’il était dans l’appareil (vol en immersion ou FPV (First Person View)).
DJI, premier fabricant mondial de drones, annonce DJI FPV, drone immersif destiné aux néophytes : pilotage en mode automatique, casque de réalité virtuelle, vitesse de vol maximale de 140 km/h, captures d'images en 4K, avec des effets proches du fish-eye…
DJI, le géant chinois méconnu : créé en 2006 par Frank Wang, surnommé “l’Apple de Shenzhen”, DJI détient 70 à 80 % du marché mondial des drones. Lors de sa dernière levée de fonds en 2018, DJI était valorisé à 15 milliards de dollars. Frank Wang détiendrait 40 % du capital.
Derrière le drone, le véhicule autonome : DJI a investi très tôt dans la technologie LIDAR, le langage le plus avancé dans la détection d'objet. La société possède ainsi un atout qui fait de lui un acteur clé dans le véhicule autonome, bien au-delà des seuls drones.
Un enjeu stratégique : en 2024, le marché mondial des drones devrait atteindre un volume de 42,8 milliards de dollars, soit une croissance annuelle de 13,8 %. De plus en plus de secteurs sont mûrs pour adopter les matériels et services liés aux drones, notamment l'agriculture, la construction, les assurances et bien sûr l'Armée et la police.
Mention spéciale à Parrot qui permet à la France de figurer parmi les 3 premiers acteurs du drone, à jeu égal avec les Etats-Unis. Mais très loin derrière la Chine qui détient 90 % du marché mondial.
DJI, le prochain conflit USA-Chine ? Ultra dominant sur le marché civil américain (70 % de parts de marché), DJI pourrait bien rejoindre Huaweï et Tik Tok comme cible de la rivalité commerciale USA-Chine. Les Etats-Unis viennent de placer DJI sur son "entity list" qui recense les entreprises dont les intérêts seraient contraires à ceux du pays.
La leçon à retenir
Sous des dehors de gadgets inoffensifs, les drones représentent un enjeu de souveraineté pour les Etats.
Pour aller plus loin
Le rapport sur le marché des drones
Tout savoir sur les drones civils
Drones 12/06/2020 - L'industrie des drones poursuit sa croissance
Brève histoire des cyber-attaques
Depuis 2015, près de 1 000 cyber-attaques d'envergure sont recensées chaque année, contre une centaine entre 2005 et 2010 (source Data Privacy Clearing House). En France, elles ont été multipliées par 4 en 2020, selon le Ministère des Armées.
Les cyber-attaques prolifèrent car désormais les cyber-criminels n’agissent plus seuls mais avec le soutien plus ou moins ouvert de certains Etats, à des fins d’espionnage ou de sabotage.
L’attaque contre l’Estonie en 2007, attribuée à des hackers russes, est considérée comme l’acte fondateur du sabotage d’Etats. Dans un contexte de tension exacerbée avec la Russie, les sites gouvernementaux, banques et médias estoniens ont été bloqués par une série d’attaques coordonnées.
Toutefois, les attaques les plus graves concernent l’Ukraine : trucage des élections en 2014, sabotage de centrales électriques civiles en 2015 et 2016, rançongiciel Petrwrap pour bloquer les infrastructures… En Ukraine, la cyber-menace russe est constante.
Autre attaque d’envergure, hélas bien connue : l’ingérence dans la campagne présidentielle américaine en 2016.
L’objectif ? Faire peur, délégitimer, démoraliser, diviser…
Les hackers chinois, eux, préfèrent l’espionnage. Premier fait d’arme d’envergure, l’opération Aurora en 2010 visant notamment Google, aurait eu pour objectif l’espionnage de dissidents, tels que Ai Weiwei.
Autre attaque célèbre : le piratage en 2015 de l’Office of Personnel Management, la base de données de ressources humaines des agences gouvernementales américaines. Plus de 21 millions de données personnelles confidentielles ont été volées, dont 5,6 millions d’empreintes digitales...
Enfin, l’attaque contre Equifax, l’agence de crédit américaine : près de 145 millions de données personnelles de crédit ont été dérobées.
Last but not least, les USA. En 2008, le cyber-sabotage des centrales d’enrichissement d’uranium iraniennes - via le ver informatique Stuxnet - est attribué aux Etats-Unis, avec le concours d’Israël.
2020 ou le traumatisme SolarWinds : des pirates ont utilisé les mises à jour du logiciel Orion de l’éditeur américain SolarWinds - très répandu - pour infiltrer les systèmes informatiques de grandes entreprises mais surtout d’institutions telles que les ministères américains du Commerce, de l'Énergie, de la Justice, de la Santé, de la Sécurité intérieure et du Trésor, la Nasa et la FAA (agence fédérale de l'aviation).
L’enquête est toujours en cours mais on estime que des secrets d’état et des secrets industriels ont pu être dérobés. Il aura fallu plus de 6 mois pour découvrir cette attaque attribuée à des hackers russes !
"In Cybersecurity, you are as strong as your weakest link"
La riposte : plus de 45 milliards de dollars ont été investis dans les entreprises de cyber-sécurité depuis 15 ans. Plus d’un million de postes de cyber-combattants sont ouverts dans le monde, dont la moitié non pourvue. En France, le ministère des Armées recrute plus de 1 000 cyber-combattants.
Avec tous ces efforts, la durée moyenne d’une attaque s’est réduite : 56 jours en 2019 contre 146 jours en 2015.
Le comble ! Il n’est pas toujours nécessaire d’imaginer des plans machiavéliques. La perte physique de matériel ou de documents, les divulgations involontaires, la négligence et la maladresse provoquent plus de piratages que les attaques directes des hackers.
La leçon à retenir
Les cyber-attaques ne font que commencer. Soyons préparés et pro-actifs. Face à la cyber menace, on n’est jamais assez parano…
Pour aller plus loin
Deux rapports complets sur les cyber menaces : PwC et Mandiant
Le livre à lire sur les cyber-attaques : Sandworm
Les applications de cryptage de vos données : BitLocker, FileVault (Mac).
L'art de la cryptographie
L'expert à suivre : Guy Philippe Goldstein