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🔮 7 about... le biais de pessimisme, "Work on climate" et l’équation de Kaya

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🔮 7 about... le biais de pessimisme, "Work on climate" et l’équation de Kaya

7 about - M. Berthelot
Sep 2, 2022
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Le biais de pessimisme

1. A l’inverse du biais d’optimisme - plus largement connu - le biais de pessimisme est notre tendance Ă  surestimer la probabilitĂ© que des Ă©vĂ©nements nĂ©gatifs surviennent. En bref, on pense que “de toute façon, ça va mal se passer”. 

Dans une Ă©tude menĂ©e auprĂšs de 1 540 personnes, les chercheurs Selima Ben Mansour, ElyĂšs Jouini et Clotilde Napp ont demandĂ© Ă  chaque participant d’imaginer, s’il lançait dix fois une piĂšce, combien de fois elle retomberait sur “face”, le cĂŽtĂ© dĂ©signĂ© comme gagnant ? La moyenne des rĂ©ponses obtenues a Ă©tĂ© de 3,9 fois sur 10, au lieu de 5 fois, comme on aurait pu s’y attendre. 

2. Ce biais peut avoir des consĂ©quences concrĂštes : il peut inciter Ă  renoncer par peur d’échouer. Cette façon de penser peut aussi s’étendre Ă  nos proches, par exemple “mon enfant ne rĂ©ussira jamais ce concours.” En effet, il est mal parti
 

3. Nous allons ainsi Ă©viter des situations dans lesquelles nous sommes persuadĂ©s d’échouer, mais aussi estimer que nous sommes ou rĂ©ussissons moins bien que dans la rĂ©alitĂ©.

4. Certains groupes - les femmes et les personnes ĂągĂ©es - sont particuliĂšrement touchĂ©s par ce biais. Qui ne connaĂźt pas de femmes qui s’auto-censurent, en pensant - Ă  tort - que de toute façon, elles n’ont ni les compĂ©tences ni les qualitĂ©s requises pour postuler Ă  un poste ou Ă  une promotion ?

5. Le pessimisme peut Ă©galement ĂȘtre associĂ© Ă  la dĂ©pression. PĂšre de la thĂ©rapie cognitive, le psychiatre amĂ©ricain Aaron Beck a dĂ©crit trois types de pensĂ©es nĂ©gatives (la triade cognitive nĂ©gative) sur l'Ă©valuation de soi-mĂȘme, le monde et l’avenir, alimentant la dĂ©pression. Ces pensĂ©es automatiques sont Ă  rapprocher du biais de pessimisme. Reste Ă  savoir qui de l'Ɠuf ou de la poule est apparu le premier
 Le pessimisme engendrerait-il la dĂ©pression ou serait-ce l’inverse ? 

6. DiffĂ©rentes Ă©tudes montrent que nous sommes optimistes quant Ă  notre vie individuelle mais pessimistes quant au devenir de notre pays ou du monde. De mĂȘme, nous sommes pessimistes quant au prĂ©sent et au futur, tout en ne prenant pas en compte les amĂ©liorations qui ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es par rapport Ă  un passĂ© idĂ©alisĂ©. 

7. Faisons preuve d’un peu d’optimisme : le pessimisme peut ĂȘtre positif, par exemple lorsqu’il s’agit de se prĂ©parer Ă  faire face Ă  une menace ou Ă  une dĂ©ception possible, et de la prĂ©venir... 

La leçon à retenir 

Demandez aux fantîmes du Titanic ce qu’ils en pensent
  

Pour aller plus loin 

  • 10 distorsions cognitives qui entretiennent des Ă©motions nĂ©gatives | PsychomĂ©dia

  • La thĂ©rapie cognitive et les troubles Ă©motionnels | Aaron T. Beck

  • Optimisme vs pessimisme. La psychologie collective et les dynamiques sociales | Cairn.info

  • Le pessimisme dĂ©fensif ou le pouvoir positif de la pensĂ©e nĂ©gative - 7about.fr

  • Sommes-nous trop pessimistes ? | 42 - La rĂ©ponse Ă  presque tout | ARTE

  • Jean-Pierre Bacri en 10 rĂ©pliques


Work on climate

1. Work on climate est une organisation non lucrative amĂ©ricaine dont l’objectif est d’aider Ă  agir contre le changement climatique. 

2. Cette organisation a été fondée en 2020 par Cassandra Xia (MIT) et Eugene Kirpichev, ingénieur qui a démissionné de Google pour se consacrer à la lutte contre le changement climatique. Son message de départ est devenu viral : 

“The reason I'm leaving is because the scale, urgency and tragedy of climate change are so immense that I can no longer justify to myself working on anything else, no matter how interesting or lucrative, until it's fixed.”

3. Work on climate propose gratuitement des “starter packs” thĂ©matiques, regroupant vidĂ©os, articles, organisations, communautĂ©s, etc. sur les ocĂ©ans, la finance, l’agriculture, l’intelligence artificielle, les sciences sociales
 traitĂ©s sous l’angle climatique. 

4. Regroupant une communautĂ© Slack d’environ 10 000 participants, Work on climate permet d’échanger avec des experts du climat, eux-mĂȘmes salariĂ©s ou entrepreneurs dans ce secteur. Infos, conseils, contacts
 

5. Le but est avant tout d’aider Ă  trouver un job liĂ© Ă  l’environnement et au climat, en faisant le lien avec ces professionnels mais aussi avec des plateformes spĂ©cialisĂ©es telles que Climatebase ou Climate Change Jobs.

6. Work on climate s’inscrit dans une tendance plus large : la recherche de sens et d’engagement dans notre vie professionnelle, en particulier pour lutter contre des mutations qui menacent notre existence mĂȘme sur cette planĂšte. 

7. En France aussi, des solutions existent pour trouver un job “à impact”. Quelques exemples : 

  • Shift your Job

  • Birdeo

  • How I Met Your Planet

  • Volontariat Territorial en Entreprise Vert (VTE Vert)

Et pour les belles Ăąmes que l’entreprenariat dĂ©mange, le startup studio Ă  impact Eclosion.

La leçon à retenir 

L’action est un excellent anxiolytique naturel. 

Pour aller plus loin 

  • How to find a job in a tech company helping to combat climate change? Practical guide | by Roman Leventov

  • Why tech workers are quitting great jobs at companies like Google to fight climate change


L’équation de Kaya

1. L’équation de Kaya (ou identitĂ© de Kaya) dĂ©signe une formule mathĂ©matique utilisant quatre paramĂštres pour expliquer le volume total de nos Ă©missions de gaz Ă  effet de serre et donc les causes du rĂ©chauffement climatique.

2. SpĂ©cialiste de l’économie de l’énergie et de l’environnement, le professeur japonais Yoichi Kaya a thĂ©orisĂ© son Ă©quation dĂšs 1993 dans son ouvrage Environment, Energy, and Economy : strategies for sustainability. On ne peut donc pas lui reprocher d’avoir attendu que le rĂ©chauffement climatique fasse la Une des journaux pour s’intĂ©resser au sujet.

3. Selon le professeur Kaya, le volume des émissions de gaz à effet de serre dépend de quatre paramÚtres :

  • Le mix Ă©nergĂ©tique (intensitĂ© carbone de l’énergie)

  • L'efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique (intensitĂ© Ă©nergĂ©tique de la production)

  • La taille de la population (population)

  • Le Produit IntĂ©rieur Brut par personne (PIB par habitant)

    équation de kaya
    Source : Hellocarbo.com

4. Commençons par les deux paramĂštres “techniques” au centre de la transition Ă©cologique : le mix Ă©nergĂ©tique et l’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique.

  • Le mix Ă©nergĂ©tique (ou intensitĂ© carbone) : il s’agit de la rĂ©partition des sources d’énergie primaire que nous utilisons. Plus nous utilisons des Ă©nergies fortement carbonĂ©es (comme le pĂ©trole ou le charbon), plus nous augmentons nos Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. Inversement, plus nous avons recours Ă  des Ă©nergies bas carbone (comme les Ă©nergies renouvelables), plus nous limitons les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre. Simple, basique, comme dirait Orelsan. Rappelons que, selon l’AIE, la part actuelle des Ă©nergies primaires carbonĂ©es dans le monde se situe Ă  environ 80 %.

  • L’efficacitĂ© Ă©nergĂ©tique : il s’agit de la consommation d’énergie nĂ©cessaire pour produire un mĂȘme effet, Ă  mix Ă©nergĂ©tique constant. Par exemple, pour obtenir 19 degrĂ©s dans une piĂšce, je dois consommer plus d’énergie (mix constant) si j’habite une passoire thermique. Idem pour les dĂ©placements en voiture : il sera plus efficace de rouler avec un vĂ©hicule qui consomme moins de litres de carburant au 100 km. 

Rappelons qu’en 30 ans, la consommation moyenne d’un vĂ©hicule Ă  essence en France n’a diminuĂ© que de 1,31 litre au 100 kilomĂštres (8,68 litres en 1990 contre 7,31 litres en 2019). Source : ComitĂ© Constructeurs Français d’Automobile.

5. Les deux autres paramĂštres identifiĂ©s par le professeur Kaya ne sont pas techniques mais “humains”. Donc plus polĂ©miques car ils remettent directement en question nos choix de vie.

  • La taille de la population : plus nous sommes nombreux sur la planĂšte, plus nous Ă©mettons de gaz Ă  effet de serre. Or, selon les Nations Unies, la population mondiale devrait atteindre 8 milliards de personnes dĂšs novembre 2022, puis 10,4 milliards en 2100.

  • Le Produit IntĂ©rieur Brut par personne : plus nous crĂ©ons de PIB par personne, plus nous utilisons d’énergie et, donc, plus nous Ă©mettons de gaz Ă  effet de serre.

6. L’équation de Kaya nous permet de mieux comprendre les causes de l’augmentation continue des gaz Ă  effet de serre.

Selon le GIEC, au cours de ces quatre derniĂšres dĂ©cennies, nous avons rĂ©ussi Ă  obtenir des gains Ă©nergĂ©tiques liĂ©s aux facteurs “techniques” (mix et efficacitĂ© Ă©nergĂ©tiques). Toutefois, les facteurs “humains” (augmentation de la population mondiale et du PIB par personne) ont pesĂ© davantage - Ă  la hausse - sur les Ă©missions de gaz Ă  effet de serre.

7. L’équation de Kaya a pour principal mĂ©rite de relier les facteurs principaux du rĂ©chauffement climatique. Ce sont les travaux communs de spĂ©cialistes (dĂ©mographes, Ă©conomistes, scientifiques, Ă©nergĂ©ticiens
) qui permettent de comprendre l’ensemble du problĂšme posĂ© et de pouvoir mieux y rĂ©pondre. Merci qui ? Merci Kaya !

La leçon à tirer

MĂȘme quand on est nulle en maths, une bonne Ă©quation, ça remet les idĂ©es en place. 

Pour aller plus loin

  • Le calcul de l’équation de Kaya, dĂ©taillĂ© par Jean-Marc Jancovici

  • Earth for all, le dernier ouvrage de Yoichi Kaya

  • Kaya de Bob Marley : rien Ă  voir mais pour le plaisir de réécouter l’album de 1978


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