7 about... le JOMO, G2, le TripAdvisor du logiciel, et l'âgisme, dernière discrimination acceptable ?
Le JOMO (Joy of Missing Out)
1. Le JOMO (Joy of Missing Out) s’oppose au FOMO (Fear Of Missing Out), cette peur bien connue de rater quelque chose : la fête d’anthologie, la réunion où “tout s’est décidé”, bref l’événement qu’il ne fallait pas rater… et qu’on a raté parce qu’on est “nul”.
2. Ce sentiment est encore renforcé par les réseaux sociaux, qui nous donnent l’illusion de devoir être omniprésents, omnipotents, omniscients. Eh oui, nous ne faisons jamais assez, nous ne “sommes" jamais assez. Épuisant !
3. Revenons au JOMO, cette joie de choisir ce qui est vraiment important pour nous et de renoncer à ce qui ne l’est pas. Avons-nous profondément envie de consacrer du temps à quelque chose, simplement parce ce que nous avons peur de “rater” ?
4. Dans son dernier ouvrage, Oliver Burkeman - journaliste et auteur spécialisé dans la gestion du temps - nous rappelle un fait contre lequel nous ne pouvons rien : une vie humaine dure en moyenne 4 000 semaines. Reste à savoir ce que nous avons envie de faire de ce temps fini, ce qui n’inclut probablement pas “se sentir mal en regardant sur Instagram la vie tellement plus intéressante des autres”.
5. Le JOMO va à l’encontre des approches traditionnelles de gestion du temps qui cherchent à nous rendre toujours plus productifs, en remplissant au maximum notre temps. Selon les adeptes du JOMO, cette lutte est perdue d’avance.
6. L’un des enseignements majeurs du JOMO, c’est qu’accepter de renoncer à tout faire, revient à se concentrer sur ce que nous voulons véritablement accomplir… et à avoir du temps pour l’accomplir.
Celui qui ne sait pas se contenter de peu ne sera jamais content de rien. Épicure
7. La pratique du JOMO nous permet d’apprécier les choix que nous avons déjà faits. Nous ne pouvons pas TOUT faire, ni TOUT avoir. Le JOMO, c’est aussi et surtout accepter d’être imparfait.
Le leçon à retenir
La vie, c’est ici et maintenant !
Pour aller plus loin
The Imperfectionist, la newsletter d’Oliver Burkeman
G2.com, le TripAdvisor des logiciels
1. Plateforme de référence pour choisir ses logiciels ou SaaS professionnels, G2.com s’inspire ouvertement de TripAdvisor : pourquoi serait-il plus facile de disposer d’informations fiables sur des restaurants à 30 € que sur des logiciels à plusieurs dizaines ou centaines de milliers d'euros ?
2. Créé en 2012 à Chicago, G2.com a connu un succès fulgurant : près de 1,7 millions d’avis utilisateurs sur plus de 100 000 logiciels et entreprises de services.
3. Fidèle au concept de TripAdvisor, G2.com s’adresse aussi bien aux contributeurs qu’aux vendeurs de logiciels.
Les contributeurs peuvent non seulement laisser et partager leurs avis mais aussi, selon la qualité de leurs contributions, devenir “experts” et le faire savoir autour d’eux.
Les vendeurs de logiciels peuvent gérer leur page, être contactés directement ou être mis en relation avec des utilisateurs intéressés par leur catégorie de produits. Le service est bien sûr payant, G2.com étant lui-même une solution logicielle pour entreprise.
4. Pour garantir la fiabilité des avis laissés sur son site, G2.com a développé un algorithme détectant les “fausses” contributions, laissées par une entreprise sur ses propres produits ou par des concurrents mal intentionnés. Par ailleurs, G2.com encourage sa communauté d’utilisateurs à évaluer et vérifier eux-mêmes la véracité des commentaires. Enfin, des captures d’écrans doivent être fournies, pour prouver que le contributeur a bien un usage réel du produit.
5. Sur le modèle de Gartner et de son fameux Magic Quadrant, G2.com propose des enquêtes de marché, en utilisant des segmentations telles que “Contenders”, “Niche”, “High Performers” et “Leaders” pour chaque catégorie de logiciels.
6. En juin 2021, G2.com a bouclé une levée de fonds de 157 millions de dollars (série D), ce qui valorise cette nouvelle licorne à 1,1 milliards de dollars.
7. Le marché mondial du logiciel est colossal : 672 milliards de dollars en 2022 en croissance de 11 % par rapport à 2021 (source Statista), et 60 millions d’acheteurs potentiels (estimations G2.com). De belles perspectives…
La leçon à retenir
La transparence, ça n’a pas de prix.
Pour aller plus loin
L’âgisme, la dernière forme de discrimination acceptable en entreprise ?
1. L’âgisme (ageism en anglais) désigne toutes les formes de discrimination contre une personne en raison de son âge.
2. A l’heure de l’éloge de la diversité, l’âgisme demeure la dernière discrimination toujours acceptée dans le monde du travail. Et le phénomène est d’ampleur : selon l’OMS, chaque seconde dans le monde, une personne est victime de comportements "âgistes". La discrimination la plus forte concerne bien sûr l’emploi : les plus de 50 ans ont moins de chances d’être embauchés et plus de risques d’être licenciés que les autres catégories d’âge.
3. Comme toute forme de discrimination, les clichés vont jouer un rôle déterminant pour stigmatiser une catégorie donnée de la population. Florilège des préjugés les plus répandus concernant les 50 ans et plus :
“incapables d’innover”,
“dépassés par la technologie”,
“dotés d’une mémoire défaillante”,
“plus souvent malades”,
“plus lents”.
4. Encore sous le radar. Il est aujourd’hui prohibé de discriminer une personne en fonction de son sexe ou de son origine, mais pas en fonction de son âge. Les formes les plus communes de l’âgisme ne sont pas encore prises en compte par les tribunaux, voire sont toujours considérées comme acceptables. S’il est évidemment déplacé de demander à une jeune professionnelle si elle compte avoir des enfants, il est encore possible de demander sans sourciller à une personne de plus de 55 ans si elle compte prendre sa retraite, alors qu’elle a encore une dizaine d’années de vie professionnelle devant elle.
5. Un phénomène à contre-courant de la démographie. Pourtant, les employeurs vont devoir s’adapter, et vite... car la population active des pays développés ne va pas rajeunir dans les années à venir, bien au contraire. L’âge médian de la population active mondiale devrait atteindre 39,6 ans en 2025 (source Statista). Cette tendance est encore plus marquée dans les pays développés. Un exemple : d’ici 2050, les plus de 50 ans représenteront plus d’un tiers de la population active britannique.
6. Un impact sur la santé. Non seulement les comportements âgistes excluent, mais plus grave encore, ils réduiraient l’espérance de vie des personnes qui en sont victimes. Selon une étude menée par l’Université de Yale, les personnes ayant une image négative de leur vieillissement déclinent plus rapidement, mentalement et physiquement, perdant jusqu’à 7 ans d’espérance de vie. En 2021, 170 chercheurs ont signé une lettre ouverte pour dénoncer les effets nocifs des clichés et des généralisations sur l’âge.
7. Notre avenir à tous. Dernière barrière d’inclusion dans le monde du travail, l’âgisme est d’autant plus “étrange” qu’aucun chiffre ne vient légitimer ces préjugés. La preuve ? Certaines des économies les plus développées au monde - l’Allemagne, le Japon, les Pays-Bas, la Suède ou encore la Norvège - sont également celles où les personnes travaillent le plus longtemps (66 à 68 ans) et où la proportion de “seniors” dans la population active est la plus élevée.
La leçon à retenir
Pratiquer l'âgisme revient à se tirer une balle dans le pied, à court, moyen ou long terme, car il s’applique à chacun d’entre nous, dans notre version future. Et si, au contraire, l’expérience nous rendait meilleurs ?