🔴 7 about... le leadership conscient, Donut, et Tallin, la capitale mondiale de la cleantech
L’essor du leadership conscient
1. Le leadership conscient (conscious leadership) consiste à manager en encourageant l’apprentissage et l'épanouissement des équipes, plutôt qu’en se limitant au contrôle et à la volonté d’avoir (toujours) raison. Hum hum…
2. Ce concept a été théorisé par le Conscious Leadership Group, société de conseil en management créée par Jim Dethmer et Diana Chapman.
3. Il ne s’agit pas de la dernière méthode de management à la mode mais d’une réponse à un problème profond : le malaise managérial. Selon une étude de Lifeworks et Deloitte Canada de 2021, 82 % des managers interrogés déclarent être mentalement ou physiquement épuisés par leur fonction. 59 % se sentent incapables de se relaxer et 49 % éprouvent des difficultés à dormir. Au cœur de ce mal être managérial : le volume de travail et le sentiment d’une perte croissante de contrôle.
4. Les émotions d’abord. Le leadership conscient se veut donc le remède à ce malaise. Premier principe : la gestion des émotions prime sur la compétence technique. Le savoir-faire essentiel du leader conscient est de reconnaître et de prendre en compte les émotions qui règnent autour de lui.
Les émotions négatives qui démotivent les équipes : la peur, la tristesse, le ressentiment.
Les émotions positives qui au contraire énergisent l’organisation : la joie, l’excitation, l’espoir.
5. Une fois passé maître dans la gestion des émotions, le manager peut s’atteler au deuxième principe du leadership conscient : mettre son ego de côté (aïe…), ce qui doit lui permettre d’atteindre trois objectifs majeurs :
Favoriser l’acquisition de nouvelles connaissances et compétences.
Accepter de ne pas avoir toujours raison et ne pas être sur la défensive lorsque les conflits apparaissent (sinon, revenir à la case “gestion des émotions”).
Pratiquer une écoute consciente : identifier les “filtres d’écoute” pour mieux les éliminer et devenir ainsi pleinement présent lorsque l’autre personne s’exprime.
6. Le manager peut ensuite passer au stade supérieur : la transparence. Alors qu’un manager traditionnel masque le plus souvent sa personnalité véritable, un leader conscient saura se révéler tel qu’il est, afin de mieux se faire connaître de ses équipes.
7. Le développement du leadership conscient correspond au contexte managérial post-covid, celui de la permacrise. Un monde où il est de plus en plus difficile de prétendre contrôler son environnement. Adopter le leadership conscient peut permettre de briser le tabou du mal être managérial, et apporter des solutions durables.
La leçon à retenir
Les “managés” ne sont pas heureux. Les “managers” ne sont pas heureux. Et si on arrêtait de faire les braves petits soldats… ou de se prendre pour Napoléon ?
Pour en savoir plus
Le livre The 15 Commitments of Conscious leadership de Jim Dethmer, Diana Chapman et Kaley Warner Klemp
La vidéo de Jim Dethmer (5 mn 27)
La formation virtuelle en leadership conscient
Un message personnel : The Dangers of Avoiding Your Genius | Conscious Leadership Group Blog
Donut
1. Donut est un outil à installer dans Slack, permettant de reproduire à distance les interactions que l’on a habituellement au bureau : les discussions à la machine à café, les anniversaires, les plaisanteries idiotes lorsque la tension monte… L’objectif est de pallier le manque de spontanéité induit par la dispersion géographique des équipes.
2. Donut propose quatre options :
Intros : pour présenter les petits nouveaux ou des personnes de services différents
Watercooler : pour parler de tout et de rien, et mieux se connaître
Celebrations : pour fêter les dates importantes, anniversaires, etc.
Zoom Icebreakers : pour favoriser la prise de parole lors des réunions
3. Une fois Donut installé, il suffit de créer des mini-groupes (channels) en intégrant les personnes concernées.
4. Ces mini-groupes peuvent être thématiques : mentoring, pause café, marketing, envies de voyage, vos restos favoris… L’objectif est de mieux se connaître et de créer des liens.
5. Donut envoie des invitations à la fréquence que vous aurez définie, en incluant le sujet servant de base de discussion.
6. Des templates sont proposés pour que le processus soit automatique : fréquence, suggestions de discussion, proposition de créneaux en fonction de l’agenda de chacun, sujets, questions, jeux, challenges, etc.
7. Pour finir, une formule gratuite est disponible.
La leçon à retenir
Organiser la spontanéité ? Douce ironie…
Pour aller plus loin
Comment prévenir le sentiment d’isolement en télétravail ? - Forbes France
Baromètre Paris Workplace 2021 - IFOP
Tallin, la capitale mondiale de la cleantech
1. Petit rappel pour ceux qui (comme moi) confondent les différents pays baltes… L’Estonie - capitale Tallinn - est le plus septentrional de ces trois États. Ce “petit” pays est membre de l’UE, de la zone Euro, de l’espace Schengen, de l’OTAN, de l’OMC et de l’OCDE. Ses 1,3 millions d’habitants se répartissent sur près de 50 000 km2 (contre environ 550 000 km2 pour la France métropolitaine). Comme dirait un agent immobilier, c’est compact mais plein de charme…
2. Dès 1997, l’Etat a favorisé l’utilisation d’Internet et la formation de sa population au numérique, devenant ainsi l’une des nations les plus avancées dans ce domaine (e-vote, carte d’identité numérique, e-résidence…). Autre indicateur : 5,9 % de sa population active travaille dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC).
3. En droite ligne avec ce développement d’avant-garde, l’Estonie arrive en tête du nombre de licornes par habitant, avec 10 licornes dont Skype, Bolt, Playtech et Wise.
4. Aujourd’hui, l’Estonie développe la cleantech, ces activités et technologies qui favorisent le développement durable, le respect de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, principalement dans les secteurs de l’énergie, de l’agriculture, du traitement des déchets, de la mobilité….
5. L'Agence internationale de l'énergie (AIE ou International Energy Agency, IEA) prévoit que le secteur des cleantech devrait atteindre 870 milliards de dollars en 2030, dépassant le marché pétrolier.
6. Au premier trimestre 2023, l’Estonie compte 81 startups dans ce secteur pour un chiffre d’affaires de plus de 12 millions d’euros. Quelques réussites :
Toits en métal intégrant des cellules photovoltaïques “invisibles” : Roofit.solar
Chargeurs économes et esthétiques pour véhicules électriques : Vool
Autres réussites plus avancées :
Les robots de livraison autonomes Starship (photo)
Les navettes Auvetech dont la première navette autonome pour passagers, à hydrogène
Les véhicules autonomes de livraison Clevon déjà utilisées par DHL
7. Le plus étonnant est l’écosystème construit pour soutenir les startups en Estonie, extrêmement complet.
Estonian Cleantech Demo Centre : association faisant la promotion des startups de la cleantech
Cleantech Estonia : groupement de startups de la cleantech, ayant un rôle d’incubateur, d'accélérateur et d’intermédiaire avec les investisseurs, les partenaires et le secteur public
Port of Power : lieu dans le port de Tallinn accueillant startups et accélérateurs…
Estonian Business and Innovation Agency : organisation publique favorisant les investissements étrangers, l’innovation, les exportations…
E-Estonia Briefing Centre : organisation présentant l’avancée numérique de l’Estonie et étudiant les synergies possibles avec des entreprises étrangères
Startup Estonia : initiative gouvernementale apportant aux startups un soutien en termes de capitaux, ressources humaines, réglementation…
Impressionnant ! Et ce n’est qu’un aperçu à compléter avec des concours, des événements internationaux, etc.
La leçon à retenir
Petit mais costaud…
Pour aller plus loin
La présentation : L'e-Estonie, société tout numérique
L'Agence internationale de l'énergie : IEA