Hello ! En ces temps d’inévitable olympisme, deux articles pour les athlètes, leurs supporters (en chaussons) et ceux qui s’en fichent royalement… Ca va transpirer sous le soleil !
La ténacité vaut plus que le talent
1. Après des études en neurosciences et en psychologie notamment à Harvard et Oxford, Angela Lee Duckworth a mené des recherches sur ce qui caractérisait les personnes ayant “réussi”, dans des domaines très différents. Sa conclusion est que la ténacité (grit), définie ici comme l’alliance de la passion et de la persévérance pour réaliser des objectifs à très long terme, serait plus importante que le QI ou même le talent.
2. Dans son bestseller Grit: Why passion and resilience are the secrets to success, Angela Lee Duckworth explique que ces efforts interviendraient à deux moments cruciaux :
au moment d’apprendre et donc d’acquérir des compétences
Talent x Efforts = Compétences
au moment d’utiliser ces compétences pour réaliser ses objectifs à long terme
Compétences x Efforts = Réussites
3. Donc, pour réussir, à partir d’un intérêt réel et durable - une passion - il faut un travail régulier, constant, avec des objectifs précis. Il n’y a pas de génie spontané : même doué, il faut travailler, échouer, réessayer…
Patience et longueur de temps font plus que force et rage…
4. La ténacité ne pouvant être activée dans le vide, il est essentiel d’avoir un but à long terme, un but existentiel, qui permet de concentrer ses efforts et de ne jamais abandonner.
5. Mais, pour être persévérant, encore faut-il être persuadé que vos efforts porteront leurs fruits et que malgré les échecs et les obstacles, vous atteindrez le but que vous vous êtes fixé. Et oui, ça s’appelle de l’optimisme, et c’est encore une autre histoire...
“Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better.”
Samuel Beckett
6. Bonne nouvelle : la ténacité, ça s’apprend, en se fixant des objectifs précis et élevés, et en obtenant le maximum de soutien, de soi-même, de ses parents, de son entourage ou de ses pairs…
7. Vous pouvez dès maintenant faire le test du grit, pour apprendre comment réussir ce que vous aimez…
La leçon à retenir
Voilà ce qu’on devrait apprendre à l’école, chaque matin ! Ça aiderait tout le monde : les “pas-sûrs-d’eux”, les “aquoibonistes”, les “laborieux”, “les brillantissimes qui finissent par ne rien accomplir”... pour toute la vie.
Pour aller plus loin
Angela Lee Duckworth: Grit: The power of passion and perseverance
7 about… le pessimisme défensif ou le pouvoir positif de la pensée négative
Le biais de pessimisme
1. A l’inverse du biais d’optimisme - plus largement connu - le biais de pessimisme est notre tendance à surestimer la probabilité que des événements négatifs surviennent. En bref, on pense que “de toute façon, ça va mal se passer”.
Dans une étude menée auprès de 1 540 personnes, les chercheurs Selima Ben Mansour, Elyès Jouini et Clotilde Napp ont demandé à chaque participant d’imaginer, s’il lançait dix fois une pièce, combien de fois elle retomberait sur “face”, le côté désigné comme gagnant ? La moyenne des réponses obtenues a été de 3,9 fois sur 10, au lieu de 5 fois, comme on aurait pu s’y attendre.
2. Ce biais peut avoir des conséquences concrètes : il peut inciter à renoncer par peur d’échouer. Cette façon de penser peut aussi s’étendre à nos proches, par exemple “mon enfant ne réussira jamais ce concours.” En effet, il est mal parti…
3. Nous allons ainsi éviter des situations dans lesquelles nous sommes persuadés d’échouer, mais aussi estimer que nous sommes ou réussissons moins bien que dans la réalité.
4. Certains groupes - les femmes et les personnes âgées - sont particulièrement touchés par ce biais. Qui ne connaît pas de femmes qui s’auto-censurent, en pensant - à tort - que de toute façon, elles n’ont ni les compétences ni les qualités requises pour postuler à un poste ou à une promotion ?
5. Le pessimisme peut également être associé à la dépression. Père de la thérapie cognitive, le psychiatre américain Aaron Beck a décrit trois types de pensées négatives (la triade cognitive négative) sur l'évaluation de soi-même, le monde et l’avenir, alimentant la dépression. Ces pensées automatiques sont à rapprocher du biais de pessimisme. Reste à savoir qui de l'œuf ou de la poule est apparu le premier… Le pessimisme engendrerait-il la dépression ou serait-ce l’inverse ?
6. Différentes études montrent que nous sommes optimistes quant à notre vie individuelle mais pessimistes quant au devenir de notre pays ou du monde. De même, nous sommes pessimistes quant au présent et au futur, tout en ne prenant pas en compte les améliorations qui ont été réalisées par rapport à un passé idéalisé.
7. Faisons preuve d’un peu d’optimisme : le pessimisme peut être positif, par exemple lorsqu’il s’agit de se préparer à faire face à une menace ou à une déception possible, et de la prévenir...
La leçon à retenir
Demandez aux fantômes du Titanic ce qu’ils en pensent…
Pour aller plus loin
10 distorsions cognitives qui entretiennent des émotions négatives | Psychomédia
La thérapie cognitive et les troubles émotionnels | Aaron T. Beck
Optimisme vs pessimisme. La psychologie collective et les dynamiques sociales | Cairn.info
Le pessimisme défensif ou le pouvoir positif de la pensée négative - 7about.fr
Sommes-nous trop pessimistes ? | 42 - La réponse à presque tout | ARTE