7 about... le “six pager memo” d’Amazon et "low code / no code"
Suite et fin de notre best-of de l'été... Bonne lecture à tous et rendez-vous vendredi prochain pour trois nouveaux articles inédits !
Le “six pager memo” d’Amazon
1. En 2004, dans un email à ses équipes, Jeff Bezos interdit le Powerpoint qui rendrait les réunions improductives. Vu les résultats d’Amazon, il y a peut-être du bon dans cette approche…
2. Chez Amazon, pour toute présentation, vous devez rédiger un texte de 6 pages (six pager memo). Le document ne porte pas le nom de l'auteur(e) mais celui de son équipe.
"The great memos are written and rewritten, shared with colleagues who are asked to improve the work, set aside for a couple of days, and then edited again with a fresh mind." Jeff Bezos
3. Ces textes rédigés doivent respecter une structure en 6 parties :
l'intro (présentation générale)
les objectifs (dont résultats chiffrés)
les principes clés du projet (tenets) en lien avec ceux d'Amazon
l'impact business (justification du projet)
le retour d'expérience (les enseignements des 12 derniers mois)
les priorités stratégiques (ce qui sera fait les 12 prochains mois)
4. Chaque mémo est présenté dans la Chop Room, lieu dédié aux décisions stratégiques. Le nom de Chop room fait référence à la "Chartreuse de Parme", le roman de Stendhal qui a marqué Andy Jassy, nouveau CEO d'Amazon. Chop reprend les initiales du titre en anglais : Charterhouse of Parma. La culture française est toujours bien vivante sur la côte Ouest :)
5. Dans la Chop room, le texte rédigé est distribué à chaque participant. Eh oui, chez le roi du digital, on imprime les documents car l'ordinateur pendant les réunions est prohibé. Andy Jassy et ses équipes prennent 20 minutes pour lire le texte en silence puis, après l’avoir annoté, posent des questions à l'auteur(e). Jassy prend la parole en dernier. Le but est de tester les recommandations présentées, pas de “brainstormer”.
6. A la fin de la réunion, les exemplaires annotés sont remis à l’auteur(e) qui en fera circuler une version modifiée.
7. Gain de temps et d'argent. On le sait : la plupart des réunions ne servent à rien. 73 % des salariés avouent même faire autre chose pendant les réunions, selon la Harvard Business Review qui s'est amusée à développer un Calculateur des Coûts de réunion.
La leçon à retenir
Ecrire, c'est mieux réfléchir. Lire, c'est mieux comprendre. Ironique que cela provienne du roi du digital... Souvenez-vous en pour votre prochaine réunion.
Pour aller plus loin
Le management d’Andy Jassy
Un exemple de 6 pager, par Jesse Freeman, ex-Amazon
Le mouvement low-code / no-code
On a déjà beaucoup parlé de ce mouvement mais son impact est si puissant qu'il est nécessaire de bien savoir par où commencer.
1. La programmation low-code / no-code, c’est développer un site ou une application, sans écrire de lignes de code - ou si peu - grâce à des logiciels d’utilisation aussi simple que Word ou Powerpoint.
Le low-code permet aux utilisateurs / développeurs de coder plus rapidement, sans réinventer la roue (il ne reste que 20 à 30 % de programmation à faire en direct).
Le no-code va plus loin. Aucune connaissance n'est requise : tout se passe en Drag & Drop.
Rappelons que seul 0,3% de la population mondiale sait coder.
2. Une croissance explosive : selon Gartner, 65 % des applications seront développées en low-code / no-code d'ici 2024.
3. Selon Cap Gemini et No Code Census 2020, la productivité en low-code / no-code est multipliée par 5 à 7 par rapport aux développements type Javascript.
4. Airtable, Bubble et Zapier : 3 outils pour commencer...
Airtable : la star du low-code / no-code. Un modèle 3-en-1, à la fois tableur, base de données et gestionnaire de projets. Le tueur d'Excel , connectable à des milliers d’applications. En 2020, Airtable a levé 185 millions de dollars pour une valorisation de 2,5 milliards de dollars.
Bubble pour construire une application ou un site complet, de niveau professionnel, en Drag & Drop. Autre outil : Thunkable.
Zapier pour automatiser les tâches répétitives. Un cran plus compliqué mais toujours sans coder. Plus de 3 000 applications disponibles à l’automatisation. Zapier a engrangé plus de 140 millions de dollars de revenus en 2020, pour une valorisation de plus de 5 milliards de dollars.
5. Génération “no code makers” : ces outils low-code / no-code permettent de passer directement de l'idée au site ou à l'application, sans développeurs ni designers. Autonome vis-à-vis de la tech, la génération des “no code makers” avance plus vite...
6. Du “no code maker” au "solopreneur'' : le mouvement bouscule également l'entreprenariat. De plus en plus de “solopreneurs” se lancent sans s’associer à un “tech”. Les barrières à la création d'un site ou d’une application diminuent et ils en profitent. Il sera toujours temps de s'associer plus tard. La valeur créée au démarrage est celle qui vaut la plus chère, alors pourquoi la partager ?
7. Une prochaine start-up ou licorne en no-code / low code ? Plusieurs outils permettent de l'envisager sérieusement :
E-commerce : Shopify
Plateformes de marché : Sharetribe pour créer un site du niveau de Airbnb. Restera quand même à trouver les clients…
Contenus, plateformes communautaires : Webflow
La leçon à retenir
Le low-code / no-code démocratise la technologie : plus besoin de savoir coder ou de dépendre des développeurs. On peut passer d'une idée à un site ou une application, voire une startup, en mode Drag & Drop. Difficile d'ignorer ce super pouvoir qui émancipe les non-techs !
Pour aller plus loin
La video : The no-code movement et découvrir Yoroomie, un des meilleurs évangélistes techno
Les agences no code low code : Alegria.tech, Cube
La principale communauté no code / low code : Webflow
Soyons fous : le mode d'emploi pour créer un Airbnb en no code
Se former “depuis son canapé" : les tutos de Contournement ou 100 Days of No Code
Merci pour votre attention ! Nous vous souhaitons un excellent week-end d’été et vous donnons rendez-vous vendredi prochain !
En attendant, vous pouvez nous retrouver sur notre site Web, ainsi que sur Linkedin, Twitter, Facebook ou Instagram !
Et n’hésitez pas à faire suivre à vos amis…