đŽ 7 about... le syndrome de la comparaison sociale, BlocPower et le boom du âcommunal livingâ
Le syndrome de la comparaison sociale
1. Le syndrome de la comparaison sociale dĂ©signe la tendance innĂ©e des ĂȘtres humains Ă Ă©valuer leurs opinions, aptitudes et performances, dans le but de se situer par rapport aux autres.
2. Ce syndrome a Ă©tĂ© Ă©tudiĂ© par Leon Festinger, psychologue social amĂ©ricain, auteur de la thĂ©orie des processus de comparaison sociale (1954). Selon des recherches ultĂ©rieures, la comparaison sociale est Ă©galement motivĂ©e par lâamĂ©lioration de soi et la valorisation de soi.
3. Ces Ă©valuations sont importantes car elles influencent notre comprĂ©hension dâune situation, notre apprĂ©ciation de nos capacitĂ©s et donc nos comportements.Â
4. PremiĂšre forme de comparaison : la comparaison ascendante par laquelle nous nous comparons Ă des personnes que nous percevons comme supĂ©rieures Ă nous. La motivation est ici lâamĂ©lioration de soi.Â
5. DeuxiĂšme forme de comparaison : la comparaison descendante par laquelle nous nous comparons Ă des personnes que nous percevons comme infĂ©rieures Ă nous. La motivation est dans ce cas la valorisation de soi.Â
6. Ces deux types de comparaison sociale peuvent avoir des effets positifs mais aussi nĂ©gatifs sur lâhumeur et lâestime de soi :Â
Effets positifs :
Lorsque nous nous identifions Ă une personne supĂ©rieure et sommes convaincus que nous connaĂźtrons le mĂȘme succĂšs quâelle (effet dâassimilation).
Lorsque nous nous distancions dâune personne infĂ©rieure et croyons que nous rĂ©ussirons mieux quâelle (effet de contraste).
Effets nĂ©gatifs :Â
Lorsque nous nous distancions dâune personne supĂ©rieure et pensons que nous sommes incapables de rĂ©ussir comme elle (effet de contraste).
Lorsque nous nous identifions Ă une personne infĂ©rieure et craignons de nous trouver dans la mĂȘme situation quâelle (effet dâassimilation).Â
7. Plus que jamais nous vivons dans la comparaison permanente, en prise avec une ârĂ©alitĂ©â de plus en plus mise en scĂšne, loin de la version souvent moins glamour de nos vies rĂ©elles. De nombreuses Ă©tudes dont âThey are happier and having better lives than I am" (2012) et Facebook and self-perception (2015) montrent que, lorsque nous utilisons les rĂ©seaux sociaux, nous aboutissons Ă des comparaisons nĂ©gatives, persuadĂ©s dâavoir de moins bonnes compĂ©tences et dâĂȘtre moins attirants physiquement. Ce qui augure assez mal de notre bien-ĂȘtre psychologiqueâŠÂ
La leçon Ă retenirÂ
Pour vivre heureux, vivons cachĂ©s⊠des rĂ©seaux sociaux !Â
Pour aller plus loinÂ
Lâarticle scientifique Comparaisons sociales et comparaisons temporelles : vers une approche sĂ©quentielle et fonction de la situation unique [*] | Cairn.info
LâĂ©tude Facebook and self-perception: Individual susceptibility to negative social comparison on facebook - de Vries, D. A., & KĂŒhne, R. (2015))Â
LâĂ©tude "They are happier and having better lives than I am": The impact of using Facebook on perceptions of others' lives - CChou, H.-T. G., & Edge, N. (2012)
BlocPower, la startup qui dĂ©carbone les immeubles grĂące Ă lâintelligence artificielle
1. BlocPower est une entreprise amĂ©ricaine spĂ©cialisĂ©e dans la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique dâimmeubles, utilisant ses propres solutions dâintelligence artificielle.
2. Créée en 2014 par Donnel Baird, BlocPower a dĂ©jĂ rĂ©novĂ© plus de 5 000 rĂ©sidences et immeubles aux Etats-Unis, dont prĂšs de 1 500 Ă New York. Ces rĂ©novations permettent Ă la fois des Ă©conomies dâĂ©nergie (30 Ă 50 %) et une rĂ©duction des Ă©missions de gaz Ă effet de serre (environ 40 %).
3. DĂšs sa crĂ©ation, BlocPower a misĂ© sur lâintelligence artificielle pour obtenir de meilleures performances Ă©nergĂ©tiques. Lâentreprise a ainsi passĂ© deux ans Ă construire BlocMaps, son algorithme dâanalyse de donnĂ©es et de machine learning permettant de dĂ©tecter les immeubles les plus consommateurs dâĂ©nergie et de proposer une rĂ©novation Ă©nergĂ©tique adaptĂ©e.Â
4. Les solutions dâIA de BlocPower concernent notamment :
Les donnĂ©es dâusage (factures, caractĂ©ristiques du bĂątiment, climat, mĂ©tĂ©oâŠ) et la dĂ©tection dâanomalies de consommation
La simulation de nouveaux modÚles de rénovation énergétique et le calcul de leur impact
Lâordre de prioritĂ© des projets Ă mener, en fonction des Ă©conomies rĂ©alisables
LâamĂ©lioration en continu, post-rĂ©novation
5. Quelques exemples de projets menés par BlocPower :
Le programme 100 % dĂ©carbonation des immeubles de la ville dâIthaca (Ă©tat de New York)
La dĂ©carbonation des immeubles de la ville de Menlo Park (Californie), connue pour ĂȘtre le siĂšge de Meta (ex Facebook)
6. Soutenu par le gratin de la Big Tech, BlocPower a bĂ©nĂ©ficiĂ© des programmes dâaccĂ©lĂ©ration dâApple et dâAmazon, puis des financements de Microsoft, Goldman Sachs, Salesforce, Andreessen Horowitz et Jeff Bezos. En mars 2023, BlocPower a annoncĂ© une levĂ©e de fonds de 150 millions de dollars.
7. Selon lâONU, le secteur du bĂątiment est responsable de prĂšs de 40 % des Ă©missions de gaz Ă effet de serre dans le monde (28 % pour lâĂ©nergie consommĂ©e et 11 % pour les matĂ©riaux). Selon Donnel Baird, CEO de BlocPower, 100 millions dâimmeubles pourraient ĂȘtre rĂ©novĂ©s aux Etats-Unis, ce qui permettrait dâĂ©conomiser chaque annĂ©e lâĂ©quivalent de 100 milliards de dollars en Ă©nergies fossiles.
La leçon à retenir
Retour de la lĂ©gende du colibri ! Si on Ă©conomise dans le bĂątiment, dans lâautomobile, dans nos consommations privĂ©es, dans lâĂ©clairage urbain⊠Si on adopte un mode de vie un peu plus sobre⊠Si on produit plus de solaire, plus dâĂ©olien⊠on devrait pouvoir y arriver. En revanche, le colibri, lui, ne reste pas Ă se demander sâil doit aller chercher sa petite goutte dâeau ou non. Il y vaâŠÂ
Pour aller plus loin
Lâinterview de Donnel Baird, fondateur de BlocPower, CNBC
Le rÎle du bùtiment dans la lutte contre le réchauffement climatique, selon le GIEC
Le boom du âcommunal livingâ
1. Le communal living dĂ©signe la façon de vivre dâun groupe de personnes partageant un mĂȘme lieu de vie ainsi que des ressources et responsabilitĂ©s communes. Ces personnes ne vivent pas ensemble mais Ă cĂŽtĂ© les unes des autres puisque chaque foyer dispose dâune habitation privĂ©e.
2. Le mode de vie communautaire nâest pas un phĂ©nomĂšne nouveau. DĂšs 1822, le philosophe Charles Fourier proposait un projet de phalanstĂšre incluant des bĂątiments Ă usage communautaire, socle dâune nouvelle sociĂ©tĂ© plus harmonieuse.
3. Loin des rĂ©sidences pour personnes ĂągĂ©es ou des communautĂ©s hippies des annĂ©es 60 constituĂ©es autour dâidĂ©aux communs, le communal living actuel sâadresse Ă des communautĂ©s diversifiĂ©es, mĂȘlant les gĂ©nĂ©rations et les courants de pensĂ©e.
4. Correspondant à des motivations différentes, trois modes de vie communautaires permettent de composer des communautés intentionnelles :
Le co-housing - lâintention sociale : chacun dispose de son espace privĂ© mais les parties communes sont conçues pour favoriser les interactions sociales et la crĂ©ation dâune communautĂ©.
Le co-living - lâintention Ă©conomique : de nombreux espaces sont partagĂ©s (cuisines, salons, espaces de travailâŠ) afin de limiter les coĂ»ts et de disposer de meilleurs Ă©quipements. ParticuliĂšrement apprĂ©ciĂ© par les jeunes urbains professionnels.
Les Ă©co-villages - lâintention Ă©cologique : des communautĂ©s se regroupent pour un mode de vie plus durable et un impact environnemental rĂ©duit. TrĂšs en vogue actuellement.
âUn peu moins que la famille, un peu plus que des amisâ
Une résidente de communal living
5. PrĂšs dâAmsterdam, lâĂ©co-village flottant Schoonschip se veut Ă la fois communautaire, Ă©cologique et visionnaire. AdaptĂ© Ă un mode de vie auto-suffisant et Ă la montĂ©e des eaux dans les grandes agglomĂ©rations de bord de mer, ce projet innovant regroupe plus de 100 personnes.
6. Les communal living nouvelle génération partagent des caractéristiques communes :
15 Ă 35 foyers en moyenne
Des habitations privĂ©es dâenviron 120 mĂštres carrĂ©s
Des espaces dâinteraction gĂ©rĂ©s en copropriĂ©tĂ©, par les rĂ©sidents
7. De la solitude par dĂ©faut Ă la socialisation par dĂ©faut. Lâessor du communal living sâexplique non seulement par lâarrivĂ©e Ă lâĂąge de la retraite des baby boomers qui, farouchement indĂ©pendants, cherchent Ă maintenir une vie riche en interactions sociales, mais aussi par la volontĂ© de lutter contre la solitude grandissante dans nos sociĂ©tĂ©s modernes.
La leçon à tirer
Le communal living, câest socialiser dâabord, sâisoler ensuite, uniquement lorsquâon en ressent le besoin. Lâexact opposĂ© de nos vies actuellesâŠ
Pour aller plus loin
La vidéo TED : How cohousing can make us happier (and live longer)? - Grace Kim
Is the boom in Communal living really the good life? - The Guardian
Quelques prestataires de co-living : Coliving.com, Colonies
America has romanticized a John Wayne paradigm of heroic loneliness and itâs killing us - Fortune
Le FamilistÚre de Guise, une utopie réalisée