🔴 7 about... le test de la bougie, 4dayweek.io et la 1ère ville flottante au monde
Le test de la bougie
1. Le test de la bougie est simple : on vous donne une pochette d’allumettes, une bougie et une boîte de punaises. Vous avez pour instruction de fixer la bougie, allumée, sur le mur (recouvert de liège), sans que la cire coule sur la table placée en dessous. Comment faire ?
2. Cette expérience, dont les résultats ont été publiés en 1945, a été menée par le psychologue allemand Karl Duncker. Elle démontre qu’il est difficile de penser “outside the box” littéralement. De nombreux participants ont essayé de fixer la bougie au mur directement avec les punaises ou de faire fondre la bougie de sorte à la “coller” au panneau de liège, vous vous en doutez, sans grand succès…
3. La solution ? Utiliser ces objets de façon différente de leur usage habituel, à savoir se servir de la boîte conçue pour contenir des punaises comme d’un support pour la bougie puis le fixer au mur. Conclusion : imaginer changer la “destination” d’un objet n’est pas si facile.
4. Karl Duncker a décrit ce biais cognitif - la fixité fonctionnelle - comme un blocage mental nous empêchant d’utiliser des objets d’une façon différente de celle prévue, même si cela nous permettait de résoudre un problème.
5. La fixité fonctionnelle se développe avec l’âge et avec l’expérience. A cinq ans, les enfants utilisent les objets comme ils en ont besoin. A sept ans, ils ont déjà appris ce qu’on est censé faire avec tel et tel objet, et ont plus de difficultés à inventer. Quant à l’expérience, il est assez paradoxal de constater que, plus vous êtes habitué à résoudre des problèmes dans une discipline donnée, plus vous restez attaché aux solutions que vous connaissez déjà.
6. En prenant conscience de ce biais, nous pouvons espérer rétablir un peu de créativité dans nos approches, car trouver des solutions alternatives, pas forcément très compliquées mais différentes, peut changer notre parcours, que ce soit à titre individuel ou collectif.
7. Lutter contre la force de l’habitude est possible. Quelques méthodes simples :
S’abstraire des détails et ne garder que les éléments essentiels.
S’inspirer de domaines éloignés.
Faire appel à des experts de disciplines totalement différentes.
La leçon à retenir
C’est peut-être ça la chance du débutant : penser différemment sans même s’en rendre compte.
Pour aller plus loin
4dayweek.io
1. 4dayweek.io est un site d’offres d’emploi ne proposant que des jobs sur 4 jours (ou 32 heures) par semaine, le plus souvent sans réduction de salaire.
2. Les postes proposés sont majoritairement en télétravail total ou en hybride, dans le monde entier. Etonnant comme la pandémie et la pénurie de main d'œuvre ont rendu possibles des modes de travail inconcevables auparavant !
3. Parmi les entreprises publiant des offres de 32 heures, on trouve des acteurs innovants tels que Ecosia (“le moteur de recherche qui plante des arbres”) mais aussi des acteurs plus institutionnels comme le gouvernement britannique à la recherche d’informaticiens pour ses services de Défense.
4. 4dayweek.io revendique plus de 100 000 inscrits à ses alertes d’offres d’emploi. Les candidats ne manquent pas…
5. Cette startup a été fondée en 2020 à Glasgow par Phil McParlane (PhD en informatique). Mais il est loin d’être le seul sur ce créneau en plein essor. Quelques exemples :
6. Plusieurs pays ont mené des expérimentations de semaines réduites, depuis les années 2010. Deux exemples significatifs :
Belgique : depuis novembre 2022, une loi autorise les employés à condenser leur semaine de 38/39 heures en quatre jours, après accord avec leur entreprise. Cette loi permet même d’alterner une semaine condensée et une semaine classique pour les parents en garde… alternée. Pragmatique.
Royaume-Uni : après un test de six mois, sur les 61 entreprises participantes (soit 3 300 employés), 92 % ont choisi de conserver la semaine de quatre jours.
Ces deux exemples font partie d’une vague plus large allant jusqu’au Japon où Microsoft a expérimenté la semaine de quatre jours pendant un mois. Résultat ? Un gain de productivité de 40 %.
7. Ce changement repose sur une idée simple qui fait son chemin : 100 % du salaire pour 80 % du temps et 100 % de la productivité initiale. Il s’agit de travailler plus efficacement aux moments où l’on est le plus productif… en réduisant le temps perdu (ah ces réunions qui traînent en longueur…), l’attente à la cafétéria, le temps passé à essayer de régler (discrètement) les problèmes de la vie courante…
"Our goal is to measure performance on output, not time."
Nick Bangs, Directeur général d’Unilever Nouvelle-Zélande
La leçon à retenir
Travailler mieux pour travailler moins, c’est alléchant. Mais attention au biais dont nous avons tous souffert un jour : le “planning fallacy”, à savoir notre tendance à sous-évaluer le temps nécessaire pour réaliser une tâche, même si nos expériences passées contredisent ces prévisions. Il ne faudrait pas que ces quatre jours se terminent systématiquement à minuit.
Pour aller plus loin
La plateforme des employeurs “à distance” : Oyster - 7about.fr
Les locations moyenne durée pour les digital nomads : Anyplace - 7about.fr
L’application AnyDesk, le bureau à distance - 7about.fr
L’ONG 4 Day Week Global
La campagne britannique pour passer à la semaine de quatre jours : 4 Day Week Campaign
Le think tank britannique consacré au travail Autonomy
La 1ère ville flottante au monde
1. La “Maldives Floating City” va devenir la première ville flottante au monde. Avec 80 % de sa superficie à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer, les Maldives - archipel composé de 1 190 îles - sont l’une des nations les plus menacées par le changement climatique. Ce projet illustre la capacité d’adaptation des nations menacées : Il ne s’agit pas de lutter contre l’Océan mais de s’adapter à la montée des eaux.
2. Reprenant la forme du corail cerveau de Neptune, et à l’abri dans un lagon, cette ville proposera 5 000 logements flottants, avec balcon sur la mer, à des prix variant de 150 000 à 250 000 dollars. Comportant restaurants, commerces, hôtels, écoles et hôpital, cette ville flottante hébergera 20 000 habitants dès 2027.
3. Conçue pour être autonome en termes d’énergie et d’assainissement, la ville sera alimentée en électricité par ses panneaux solaires. Les eaux usées seront traitées localement alors que les boues en résultant seront utilisées comme engrais. Enfin, la climatisation sera apportée par le pompage d’eau froide, de l’océan vers le lagon.
4. Ce projet est une collaboration entre le gouvernement des Maldives et le promoteur néerlandais Dutch Docklands, spécialiste des villes flottantes. La conception architecturale est assurée par l’agence Waterstudio, elle aussi néerlandaise. Pas étonnant que les Maldives se soient associées à des acteurs néerlandais. Pour rappel : 1/3 de la surface des Pays-Bas est au-dessous du niveau de la mer… Entre submergés potentiels, on se comprend.
5. L’objectif des Maldives est de passer du statut de futurs réfugiés climatiques à celui - plus enviable - d’innovateurs du climat.
6. L’objectif de construire une ville flottante en cinq ans est ambitieux. Soutenu par l’ONU, un autre grand projet - Oceanix Busan en Corée du Sud - devrait également entrer en phase de construction en 2023.
7. Les enjeux sont clairs : en raison du réchauffement climatique, il est prévu que le niveau des mers augmentera de plus de 50 cm d’ici 2050, ce qui affectera 800 millions de personnes dans le monde.
La leçon à tirer
On peut espérer que les êtres humains sauront vraiment faire preuve d’ingéniosité… sans aggraver le problème (utilisation de béton par exemple ?).
Pour aller plus loin
La vidéo : The World’s First Floating City, Forbes
Le site Web officiel : Maldives Floating city
Voir ou revoir le film Waterworld
La présentation des villes flottantes par l’ONU
L’excellent documentaire Allons-nous vivre sur l’eau ? | 42, la réponse à presque tout | ARTE
L’autre grand projet de ville flottante UN-Habitat and partners unveil OCEANIX Busan, the world’s first prototype floating city
*** Pssst… Nous ne recevons aucune rémunération de la part des marques ou entreprises que nous citons.