🔴 7 about... l'effet de vérité, les arbres solaires et le mystère de la baisse mondiale du QI
L'effet de vérité
1. L'effet de vérité illusoire (ou effet de vérité) est notre tendance à croire qu'une information est vraie dès lors qu’elle nous a été répétée plusieurs fois. Important en ces temps de désinformation universelle…
2. Cet effet serait dû à la familiarité induite par la répétition : notre cerveau - paresseux - traite plus rapidement une information qu’il a déjà “rencontrée” et interprète cette “fluidité de traitement” comme un signal de vérité.
3. La puissance de la répétition a été démontrée pour la première fois en 1977 par une étude de Lynn Hasher, David Goldstein et Thomas Toppino, chercheurs en psychologie : au fur et à mesure des séances, les étudiants participants considéraient de plus en plus comme exacts les énoncés (toujours les mêmes) qui leur étaient présentés, qu’ils soient vrais ou faux.
4. L'effet de vérité se vérifie même lorsque nous savons qu’une information est fausse et que nous connaissons le fait exact. Ce phénomène - le knowledge neglect - intervient notamment lorsque nous sommes distraits par un élément “perturbateur” : une information connexe sensationnaliste, le comportement de la personne communiquant cette information ou… le nombre de répétitions.
5. Nous en avons tous des exemples réels, fruits de stratégies délibérées : du responsable politique répétant mensonges sur mensonges, au fanfaron qui nous assomme par des déclarations que tout le monde sait fausses... La répétition rend leurs mensonges familiers, et nous conduit à finalement les accepter comme des vérités. Pensez à ces personnages martelant d’une manière forcée, parfois ridicule, les mêmes mots ou les mêmes phrases… Non, ils ne sont pas fous.
6. Difficile de résister… Notre meilleure arme est notre esprit critique que nous devons dégainer vite, très vite, à savoir dès que nous rencontrons pour la première fois une nouvelle info. A la deuxième, troisième répétition, notre cerveau commencera à la reconnaître et prendra des raccourcis : “je connais cette info donc elle est vraie”.
7. Enfin, les choses se compliquent lorsqu’on veut rétablir la vérité : en dénonçant une fausse information, on la propage, on la répète, on lui donne corps. Et ceux qui nous entendent risquent bien de ce fait de la considérer comme vraie. Le comble !
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.
Francis Bacon (philosophe anglais, 1561 - 1626)
La leçon à retenir
On devrait décidément apprendre aux enfants, dès leur plus jeune âge, à repérer les “trucs bizarres” et à avoir le réflexe de vérifier auprès de sources fiables. Des cours de rattrapage ne nous feraient pas de mal non plus… On ne se méfie jamais assez des “perroquets” à crête jaune !
Pour aller plus loin
L’étude initiale Frequency and the conference of referential validity - ScienceDirect - Lynn Hasher, David Goldstein, Thomas Toppino
L’article Fact or Fake? The role of knowledge neglect in misinformation | Vanderbilt University
Les arbres solaires
1. Les arbres solaires SolarBotanic Trees sont des dispositifs technologiques de 5 mètres de haut et de 5 mètres d’envergure, permettant de générer assez d’électricité pour alimenter une petite maison ou recharger un véhicule électrique.
2. Ces arbres sont composés de panneaux utilisant la “première nanotechnologie photovoltaïque 3D en forme de feuille au monde”. Dans un premier temps, seule l’énergie solaire sera utilisée pour produire de l’électricité. A terme, ces arbres pourront également utiliser l'énergie éolienne et l’énergie cinétique, grâce à la conception de leurs branchages et feuillages sensibles au mouvement. De plus, leur tronc accueille un système de batteries géré par IA pour une allocation optimale de l’électricité générée. Il fallait y penser…
3. Ces arbres peuvent alimenter une station de recharge de véhicules électriques, une maison, etc. ou contribuer à un réseau électrique local ou central. A l’inverse, lorsqu’ils sont utilisés comme stations de recharge, ils peuvent être alimentés par le réseau central, en cas d’absence de soleil et de vent.
4. Conçue pour capturer le maximum de lumière, la canopée en forme de dôme permet non seulement de capter un maximum de lumière mais aussi de laisser libre l’espace que ces “arbres” recouvrent, par exemple pour en faire des points d’ombrage ou des places de stationnement, ou cultiver des plantes sciaphiles, se développant à l’ombre.
5. Un arbre SolarBotanic Trees devrait coûter entre 21 000 et 30 000 euros. Aïe ! D’un autre côté, je me demande combien d’impôts a payé chacun d’entre nous pour l’EPR de Flamanville qui devrait revenir à 19,1 milliards d'euros au lieu des 3,3 milliards annoncés. Détail : cet EPR ne fonctionne toujours pas (onze ans de retard quand même…). Finalement, des arbres solaires, sans déchets nucléaires ni risques d’accident, même à un prix “exorbitant”, restent peut-être une bonne affaire. Mais je m’égare, je m’égare…
6. Après de nombreuses années passées à mettre au point ses prototypes, la startup britannique à l’origine du projet passe à l’exploitation commerciale : 200 arbres ont été commandés par Raw Charging Group, fournisseur d’infrastructures pour véhicules électriques. Ils espèrent atteindre une production annuelle de 1 000 arbres en 2025.
7. La startup SolarBotanic Trees est actuellement en train de lever des fonds via la plateforme de crowdfunding Seedrs. Etrange qu’aucun grand investisseur ne se soit penché sur son berceau, d’autant que le carnet de commandes semble vite se remplir.
La leçon à retenir
Idéal pour ceux qui sont horrifiés par la perspective de mettre des panneaux photovoltaïques sur leur mignonne petite maison chérie… et qui ont un peu d’argent de côté. Les prix baisseront probablement quand ils passeront à une production de masse.
Pour aller plus loin
SolarBotanic : des arbres artificiels à récupération d'énergie solaire et éolienne - Actinnovation
Quelques projets : Solar Energy Efforts Around the World – Jennifer Straka
Énergie : les renouvelables accélèrent leur progression, tirée par le solaire
Le mystère de la baisse mondiale du QI
1. Après une période de croissance continue du quotient intellectuel (QI) dans le monde depuis les années 1930 (Flynn effect), le QI moyen des êtres humains serait en baisse depuis plusieurs années (reverse Flynn Effect).
2. Ce phénomène a été identifié par l’enseignant néo-zélandais James Flynn dans une étude de 1984, démontrant la hausse continue du QI au cours du 20ème siècle, en moyenne de trois points par décennie. Selon Flynn, cette progression ne serait pas due à une évolution de l’être humain mais à un changement de mode de vie, et surtout à une meilleure alimentation.
3. Changement d’époque… Plusieurs études récentes montrent que les scores aux tests de QI sont en baisse. Ainsi, après analyse des résultats de 400 000 Américains de 2006 à 2018, la Northwestern University a conclu à une baisse de QI sur trois des quatre domaines cognitifs étudiés :
Le raisonnement verbal (tests de logique et de vocabulaire)
Le raisonnement matriciel (problèmes visuels et analogies)
Les capacités mathématiques
Seules les capacités de raisonnement spatial s’améliorent.
4. Cette baisse, baptisée reverse Flynn Effect, n’est pas l’apanage des Américains puisque des chercheurs norvégiens ont abouti au même constat sur le continent européen. Selon cette étude, les plus jeunes enfants d’une même famille obtiennent des scores inférieurs à leurs frères et sœurs aînés au même âge, ce qui confirme l’accentuation de la baisse du QI. Le renversement de tendance aurait eu lieu en 1975, date du “pic du QI humain” et concernerait les enfants nés après cette date.
5. Les raisons de cette baisse demeurent encore inconnues. Seule certitude : sur une aussi courte période, il ne peut s’agir d’une évolution génétique. Par conséquent, et en l’absence de preuves irréfutables, quelques hypothèses sont à l’étude :
Des habitudes alimentaires moins favorables depuis les années 1970
L’usage massif de produits chimiques et de pesticides
L’omniprésence des écrans et leur impact sur les capacités de concentration
6. Les plus fortes baisses concernent deux populations : les personnes ayant un faible niveau de formation et les 18-22 ans.
7. Le reverse Flynn effect ne permet pas de conclure que nous devenons moins intelligents. Tout au plus, pouvons-nous constater que nous sommes de moins en moins performants aux tests de QI. Cette baisse n’en est pas moins alarmante car ces tests sont liés à nos stratégies d’éducation, programmes de formation et qualifications.
La leçon à retenir
Une joyeuse pensée pour le week-end… A quoi bon être intelligent puisque l’IA va bientôt penser et créer à notre place ? Je plaisante, bien sûr.
Pour aller plus loin
L’étude qui fait peur : Looking for Flynn Effects, Science Direct
Alfred Binet, l’inventeur français des tests de QI
La vidéo : The dark history of IQ tests, TED-Ed
La preuve que le QI n’a dû commencer à augmenter qu’après 1930 ! L’irrésistible Am I dumb or something Lina Lamont Fandub
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