đŽ 7 about... les 10 conseils dâĂ©criture de David Ogilvy et la thĂ©orie du monde juste
Les 10 conseils dâĂ©criture de David OgilvyÂ
1. Petit plaisir de la semaine : les conseils dâĂ©criture de David Ogilvy car âbienâ Ă©crire, ça sâapprend. On ne parle pas ici de devenir le nouveau Balzac ou Pierre LemaĂźtre, mais de faire passer un message avec efficacitĂ© et Ă©lĂ©gance. Tel Ă©tait lâobjectif de David Ogilvy, lorsquâil envoya Ă ses collaborateurs, un mĂ©mo intitulĂ© "How to Write", leur rappelant dix rĂšgles simples.Â
2. Commençons par prĂ©senter lâauteur. AprĂšs avoir exercĂ© les mĂ©tiers les plus divers, dâapprenti cuisinier Ă agent des services secrets britanniques, en passant par fermier dans le pays Amish, David Ogilvy (1911-1999) est devenu un publicitaire ârĂ©volutionnaireâ en crĂ©ant lâagence qui devint au fil du temps lâun des plus grands acteurs mondiaux de la publicitĂ©. Son imagination, son audace et sa fidĂ©litĂ© Ă quelques rĂšgles strictes dâexcellence ont Ă©tĂ© la base de son succĂšs⊠sans oublier bien sĂ»r son talent de concepteur-rĂ©dacteur.Â
3. Premier grand principe : faire bref.
Utiliser des mots courts, des phrases courtes et des paragraphes courts.Â
Ne jamais Ă©crire plus de deux pages sur un sujet, quel quâil soit.Â
4. DeuxiĂšme principe : faire simple.
Ne jamais jargonner. Bannir les mots âprĂ©tentieuxâ tels que reconceptualiser, etc. Vous les connaissez, ces termes creux que lâon vous assĂšne en rendez-vous ou en rĂ©union.Â
5. TroisiĂšme principe : faire clair.Â
Ecrivez comme vous parlez. Naturellement.Â
Avant dâenvoyer un mail ou un mĂ©mo, assurez-vous que ce que vous attendez du destinataire est parfaitement clair.
6. QuatriÚme principe : s'accorder le temps de la réflexion.
Nâenvoyez jamais une lettre ou un mĂ©mo, le jour mĂȘme. Lisez-le Ă voix haute le lendemain puis modifiez-le.
Si votre texte est important, demandez Ă un collĂšgue de le relire et de lâamĂ©liorer.Â
Nâoubliez pas de vĂ©rifier lâexactitude des citations que vous utilisez.Â
7. Enfin, puisque bien Ă©crire, ça sâapprend, lisez soigneusement le livre Writing That Works de Kenneth Roman et Joel Raphaelson. Mieux ! Relisez-le trois fois (en anglaisâŠ).Â
La leçon Ă retenirÂ
Jâai gardĂ© le meilleur pour la fin⊠Le dixiĂšme conseil est simple mais particuliĂšrement utile en ces temps de mails intempestifs : âSi vous voulez que quelquâun fasse quelque chose, inutile de lui Ă©crire. Dites-lui directement ce que vous voulez quâil fasse.âÂ
Pour aller plus loinÂ
La série Mad Men
La théorie du monde juste
1. La âthĂ©orie du monde justeâ dĂ©signe notre croyance en un monde idĂ©al dont le fonctionnement serait dĂ©terminĂ© par des rĂšgles morales, un monde oĂč les bonnes actions seraient rĂ©compensĂ©es et les mauvaises, sanctionnĂ©es. « Les gens obtiennent ce qu'ils mĂ©ritent et mĂ©ritent ce qu'ils obtiennent »⊠comme dans les histoires quâon nous lisait le soir lorsque nous Ă©tions petits. Ce biais cognitif, en nous faisant confondre monde juste et monde rĂ©el, affecte nos raisonnements et la qualitĂ© de nos prises de dĂ©cision.
2. Nous devons la formalisation scientifique de la âthĂ©orie du monde justeâ Ă Melvin Lerner, chercheur amĂ©ricain en psychologie sociale. DĂšs les annĂ©es 1960, il dĂ©montre par diffĂ©rentes Ă©tudes que, mĂȘme si les rĂ©compenses ou chĂątiments sont attribuĂ©s de façon totalement alĂ©atoire, nous avons tendance Ă penser que la personne les recevant, a fait quelque chose (de bien ou de mal selon le cas) pour les mĂ©riter.Â
3. Lâune des consĂ©quence de cette croyance en un âmonde justeâ, est notre tendance Ă considĂ©rer quâune âvictimeâ est coupable de ce qui lui arrive : trop paresseux (vie professionnelle), trop âlibreâ (agression sexuelle), trop distrait (vol de voiture)... Face Ă une situation qui nous semble injuste, nous cherchons Ă attĂ©nuer la contradiction (dissonance cognitive) entre nos croyances et la rĂ©alitĂ©, en lui trouvant une justification.Â
4. La croyance en un monde juste peut avoir des effets positifs. En considĂ©rant le monde comme prĂ©visible, nous nous prĂ©servons d'un sentiment dâimpuissance, d'insĂ©curitĂ© et de manque de contrĂŽle, dĂ©vastateur pour notre bien-ĂȘtre psychologique et physique. De plus, si nous pensons que nos efforts vont porter leurs fruits, nous sommes plus enclins Ă faire des projets Ă long terme, Ă titre individuel ou collectif.Â
5. Enfin, les chercheurs en psychologie social Zick Rubin et Letitia Ann Peplau ont montrĂ© quâil existait une corrĂ©lation inverse entre la thĂ©orie du monde juste et lâactivisme social. En clair, lorsque lâon croit que le monde est juste, on ne cherche pas Ă changer lâordre social⊠ce qui nâest pas anodin sur le plan politique.
6. Pour atténuer ce biais cognitif, nous pouvons appliquer ces modes de raisonnement :
Chercher des liens de cause Ă effet : le comportement dâune personne a-t-il objectivement pu provoquer la situation dans laquelle elle se trouve ?Â
Essayer de trouver plusieurs explications Ă une mĂȘme situation.Â
Identifier des contre-exemples : un mĂȘme type de comportement a-t-il abouti Ă des rĂ©sultats diffĂ©rents ?
Inverser les rĂŽles : âet si on appliquait le mĂȘme raisonnement pour juger ce quâil mâest arrivĂ© ?â
Faire preuve dâempathie. Simple mais souvent efficaceâŠ
7. Lorsque nous sentons que nous succombons Ă cette facilitĂ©, nous pouvons Ă©galement analyser notre raisonnement en nous concentrant sur :Â
le biais que nous appliquons Ă notre propre situationÂ
le biais que nous appliquons Ă la situation des autresÂ
le biais que les autres appliquent Ă notre propre situationÂ
le biais que les autres appliquent Ă leur propre situationÂ
La leçon à tirer
Il peut quand mĂȘme arriver que nos mauvaises actions nous retombent sur le nez et que notre travail acharnĂ© finisse par payer. Mâenfin !