7 about... les Power Users, le nez digital et le crédit social chinois
Les Power Users
1. Définition. Clients plus que précieux, les power users sont ces utilisateurs qui “interagissent” intensivement avec un produit (ou service). Particulièrement engagés, ces “sur-consommateurs” font ou défont les valeurs des entreprises qui les servent.
2. Exemples. La définition des power users varie en fonction des secteurs. On parlera de super vendeurs sur les plateformes de commerce électronique ou de super hôtes sur Airbnb, sans oublier bien sûr les influenceurs sur les réseaux sociaux. Leur point commun : ils se connectent au moins deux fois plus que les autres.
3. Une acquisition stratégique. Pour les entreprises, il est crucial d’acquérir rapidement des power users et de bien les connaître car leur “durée de vie”, leur fréquence d’achat et le chiffre d’affaires généré sont bien supérieurs à la moyenne.
4. Les premiers à améliorer l’expérience. Très attachés à la qualité de l’expérience, les power users seront les premiers à donner leur avis sur un produit, en signalant des dysfonctionnements ou des améliorations potentielles.
5. “Ton réseau devient mon réseau.” Toutefois, c’est le réseau des power users qui intéresse le plus les entreprises. Utilisateurs enthousiastes, ils feront de leur réseau le réseau de l’entreprise, en louant le produit auprès de leurs proches, de leurs amis ou de leurs “abonnés”.
6. La segmentation comportementale. Pour vraiment connaître ses power users, il est nécessaire de dépasser les critères socio-démographiques du marketing traditionnel. L’âge, le sexe ou le lieu de résidence n’ont ici que peu de valeurs puisque ce sont les comportements qui importent. C’est pourquoi il est essentiel de maîtriser la segmentation comportementale, méthode regroupant les utilisateurs ayant le même modèle de comportement lors des interactions avec un produit.
7. La loi 80/20 de Pareto. L’impact des power users est une nouvelle déclinaison de la loi de Pareto. Selon ce principe, qui tient son nom de son auteur, l’économiste italien Vilfredo Pareto, 20 % des causes produisent 80 % des effets. Cela concerne les richesses, les investissements ou… les utilisateurs d’un produit. Mieux vaut donc concentrer ses efforts sur la minorité qui compte.
La leçon à retenir
Travaillons plus nos power users pour gagner plus !
Pour aller plus loin
Aryballe, le nez digital
1. Non seulement les avancées de l’Intelligence Artificielle permettent aux machines de voir mais aussi désormais de sentir.
“Mais les machines n’ont pas de nez, maman !”
On ne va quand même pas s’arrêter à ce genre de détails…
2. Un bref rappel… Nous sentons les odeurs car les molécules olfactives émises par des objets animés ou non sont captées par les neurones récepteurs de notre cavité nasale. Ces informations sont ensuite codées par le bulbe olfactif de notre cerveau qui les envoie vers d’autres régions, par exemple l'hippocampe (siège du souvenir). Grâce à ce processus, nous avons senti, identifié et compris une odeur.
3. Comme souvent, l'Intelligence Artificielle imite l’intelligence humaine :
Les molécules olfactives sont capturées par des capteurs.
Ces capteurs transmettent des données qui sont analysées, classées puis comparées à une base de données olfactives.
4. Précurseur dans ce domaine, Aryballe - startup française fondée en 2014 - a commercialisé une solution incluant :
Un nez électronique - NeOse Advance - qui “combine des capteurs biochimiques imitant ceux du nez et un module d’analyse de données imitant le bulbe olfactif”
Des modules logiciels permettant de construire par machine learning sa propre base de données olfactives, à laquelle seront comparées les odeurs analysées.
5. Les applications sont nombreuses :
contrôle qualité pour des produits contenant des parfums
alerte pour la péremption de produits
détection de produits chimiques
adaptation aux goûts olfactifs de différents clients
identification de certains cancers ou virus
6. En 2020, Aryballe a procédé à sa deuxième levée de fonds (14 millions d’euros) auprès d’investisseurs industriels tels que Seb, Samsung, Hyundai et International Flavors & Fragrances.
7. Selon Emergen Research, le marché des technologies olfactives numériques, évalué à 536,1 millions de dollars en 2019, devrait atteindre 4,04 milliards en 2027.
La leçon à tirer
Nous sommes tellement facilement “clonables”…
Pour aller plus loin
Artificial Intelligence can now Smell: The Future of the Digital Nose?
Top 7 Leading Companies Advancing Digital Scent Technologies
Digital Scent Technologies Market Size USD 4.04 Bn by 2027 | CAGR of 28.6%
Intelligence Artificielle - La reconnaissance faciale - 7about.fr
Intelligence Artificielle - La reconnaissance des émotions - 7about.fr
Intelligence Artificielle - DALL.E, l'imagination au pouvoir - 7about.fr
Le système de crédit social chinois
1. Le système de crédit social désigne un programme mis en place par le gouvernement chinois pour rétribuer ou pénaliser les citoyens en fonction de leurs comportements.
2. Après quelques expérimentations locales, le gouvernement chinois a officiellement annoncé le lancement de son programme de crédit social en 2014.
3. Située au bord de la mer jaune, Rongcheng est l’une des villes à avoir poussé le plus loin cette expérimentation.
Les 170 000 résidents adultes de Rongcheng disposent chacun d’un crédit de départ de 1 000 points.
Les autorités locales comptabilisent ensuite les points en fonction des comportements observés. Chaque citoyen se voit ainsi attribuer une notation, allant de A+++ à D. Les infractions au code de la route et le non remboursement de dettes vous font perdre des points, alors que les dons accordés à des associations vous en font gagner. Etonnant, non ?
Les “bons citoyens” bénéficient notamment de la location de vélo sans caution, de réductions sur leurs factures d’énergie ou d’un accès au crédit facilité.
4. Le système est désormais étendu à une quarantaine d’autres villes (à l’exception notable de Hong Kong et Macau). Les sanctions les plus courantes incluent un accès ralenti à Internet et l’exclusion des transports publics : neuf millions de personnes auraient ainsi été privés d’acheter des billets de train ou d’avion. La mesure la plus impopulaire reste toutefois l’interdiction de souscrire un emprunt, imposée à plus de 170 000 “mauvais créanciers”.
A Beijing, ce sont les comportements “déplacés” dans le métro qui sont le plus fortement sanctionnés, tels que manger en public ou écouter de la musique à plein volume.
5. Les citoyens qui obtiennent les meilleurs scores, ont droit à leur portrait sur les panneaux d’affichage public.
6. Les entreprises sont les premières visées : en 2020, 73 % des infractions constatées les concernaient. Parmi les comportements les plus scrutés figurent la sécurité alimentaire, le vol de propriété intellectuelle, les violations du droit du travail, les défauts de remboursement et les contrefaçons. Selon les autorités chinoises, ce système de surveillance stricte doit engendrer une “culture de la sincérité” dans tout le pays.
7. Le programme de crédit social chinois s’inscrit dans une tendance mondiale : l’évaluation des comportements et la volonté de les influencer (le fameux nudge). Il est en revanche unique par son ampleur et les moyens envisagés s’il devait être appliqué à l’ensemble du pays… au risque des pires dérives. Car qui définit les comportements à sanctionner ?
La leçon à tirer
L’enfer est pavé de bonnes (?) intentions.
Pour aller plus loin
Wired : the complicated truth about China’s social credit system
L’annonce du lancement du programme de crédit social par le gouvernement chinois en 2014
Nose dive (chute libre): l’épisode de Black Mirror sur les dérives du crédit social
Life inside China’s Social Credit laboratory
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