🔴 7 about... les réunions "2 pizzas", Parentsonboard.fr et les investissements en IA dans le monde
La règle des deux pizzas
1. Selon la règle des deux pizzas, une réunion ne doit pas compter plus de participants que de parts standard dans deux pizzas moyennes, soit huit personnes. La popularisation de cette règle est attribuée au fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, connu pour préférer les petites équipes menant leurs projets de façon créative et décentralisée, comme lorsqu’Amazon était encore une startup. Efficacité prouvée, on dirait…
2. Bien sûr, l’objectif n’est pas d’affamer les troupes, ni de faire des économies (quoi que…). Il s’agit de permettre à tous d’exprimer des idées potentiellement intéressantes et de s’assurer que seules les personnes véritablement utiles à un projet sont présentes.
3. Cette règle s’appuie sur les travaux de J. Richard Hackman, chercheur à Harvard, qui ont abouti à la conclusion suivante : le nombre optimal de membres pour une équipe projet est compris entre quatre et six. De plus, une équipe de travail ne devrait pas compter plus de dix membres. Pourquoi ? Au-delà de ce nombre, on perd son temps à communiquer au lieu de travailler.
My rule of thumb is that no work team should have membership in the double digits, and my preferred size is six.
J. Richard Hackman
4. Ces conclusions sont corroborées par les recherches menées à l’université de Stanford, qui préconisent des réunions limitées à neuf personnes, avec un nombre minimal de cinq. Ce qui correspond bien à la règle des deux pizzas (en supposant qu’il y ait de gros mangeurs…).
5. De l’avantage d’être “petit”... Être en comité restreint permet des discussions plus franches et directes, laissant le temps à chacun de présenter ses données et ses arguments. Les décisions sont prises plus rapidement et sur des bases plus solides. En revanche, si le groupe comporte moins de cinq participants, le risque est que le groupe se laisse influencer par les personnalités dominantes. Autre écueil : plus le nombre est restreint, moins on bénéficie de visions et d’apports différents.
6. Des désavantages d’être trop “grand”... Un groupe trop important implique des besoins accrus en communication et en coordination, se traduisant par du temps perdu, des erreurs, des malentendus… au détriment du travail lui-même et de la cohésion de l’équipe.
7. En pratique :
Prévenir à l’avance de l’application de cette nouvelle règle, afin que les personnes non invitées ne soient pas vexées.
Avant de lancer des invitations, considérer qui aura un apport intéressant, un nouveau point de vue, etc.
Organiser en amont comment les travaux de cette réunion seront communiqués aux personnes qui n’y ont pas assisté.
La leçon à retenir
Les réunions inutiles sont un “hobby” qui coûte “cher” aux entreprises bien sûr mais surtout à ceux qui doivent finir leurs dossiers tard le soir, pour rattraper le temps perdu.
Pour aller plus loin
L'interview de Richard Hackman : Leading Teams: Setting the Stage for Great Performances - The Five Keys to Successful Teams - HBS Working Knowledge
L’article originel : WHEN AND HOW TEAM LEADERS MATTER - 1. Richard Hackman and Ruth Wageman
Parentsonboard.fr
1. Parentsonboard.fr est une plateforme française de recherche d’emploi, destinée, comme son nom l’indique, aux parents. Eh oui, les mères ET les pères…
2. L’objectif est de permettre aux parents, ayant par définition des contraintes liées à leurs enfants, de trouver un employeur qui ne froncera pas les sourcils lorsqu’ils partiront à 17h30 pour aller récupérer les petits, même s’ils sont arrivés une heure plus tôt que tout le monde et ont sauté la pause déjeuner…
3. Bon, soyons clair : le nom du site relève d’une intention louable mais on peut penser quand même que les difficultés de carrière liées au fait d’avoir des enfants concernent davantage les mamans que les papas, pour l’instant tout au moins. Espérons que ça finisse par s’équilibrer. Conséquence ? Pour cette fois, on va oublier les bonnes vieilles règles de grammaire… et on passe au féminin.
4. L’avantage pour les employeurs est donc de recruter des professionnelles, souvent expérimentées (âge oblige) et particulièrement motivées car elles ont à cœur de continuer à réussir dans leur boulot… Personne n’a envie de renoncer à son job après autant d’années d’études.
5. Car, en France, les femmes bénéficient d’excellentes formations supérieures :
À la rentrée 2020, elles représentaient 56 % des étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur en France et 46,7 % des doctorants, toutes filières confondues (source : Insee).
Plus de la moitié (54 %) des jeunes femmes sont diplômées de l'enseignement supérieur contre à peine 43 % des jeunes hommes. (source : la parité dans l’enseignement supérieur - état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°15).
6. Pourtant, le taux d’emploi reste en leur défaveur :
“Trois ans après leur sortie de l’enseignement supérieur, leur taux d’emploi stable est plus faible que celui des hommes et leurs conditions d'emploi sont moins favorables.“ (source : la parité dans l’enseignement supérieur - état de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation en France n°15).
Ce phénomène s’accentue à la naissance d’un enfant. “Quand elles ont un emploi, 45 % des femmes âgées de 25 à 49 ans et ayant des responsabilités familiales déclarent qu’être parent a des conséquences sur leur situation professionnelle, soit près de deux fois plus que les hommes.” (Insee)
7. Et cela touche tous les niveaux de formation. Que dire lorsque vous rencontrez des polytechniciennes, anciennes de sciences po ou d’autres écoles prestigieuses (donc manifestement des têtes bien faites, bien pleines, avec une énorme capacité de travail) qui se retrouvent hors circuit après une maternité : virées ou tellement découragées qu’elles préfèrent changer de mode de travail (freelance), voire de carrière… Idem pour Clarisse Cremer, la femme la plus rapide de l'histoire du Vendée Globe, débarquée par son sponsor en raison d’un règlement excluant de fait les jeunes mères. Seraient-elles subitement devenues incompétentes en accouchant ?
La leçon à retenir
Les mères de famille sont des profils en or ! Quand on sait gérer le stress d’avoir des enfants, le reste semble finalement assez simple…
Pour aller plus loin
Pourquoi les femmes sont de meilleures dirigeantes selon Christine Lagarde | Les Echos Start
Notre article : Recruter des talents qui sont aussi des mamans - 7about.fr
Les investissements en IA dans le monde
1. Comment se répartit l’effort d’investissement en Intelligence Artificielle dans le monde ? L’étude annuelle MAD Landscape réalisée par le fonds d’investissement Firstmark Capital, permet d’apporter une réponse fiable à cette question, puisqu’elle recense plus de 3 000 entreprises utilisant des technologies d’IA, ayant réalisé une levée de fonds entre août 2021 et décembre 2022. Une bonne base donc pour dessiner les contours d’une géopolitique de l’Intelligence Artificielle.
2. Les Etats-Unis, en tête de très loin… Sans grande surprise, les Etats-Unis se taillent la part du lion de l’index MAD avec près de 35 milliards de dollars investis sur la période analysée (août 2021-décembre 2022), loin devant la Chine (8,4 milliards de dollars).
Source : East Wind, Kevin Zhang
3. La Chine, pas si éloignée que cela. Attention à l’effet d’optique car l’écart d’investissement avec les Etats-Unis est en réalité moins large qu’il n’y paraît, les salaires chinois étant environ 2,5 fois moindres qu’aux États-Unis (un ingénieur chinois gagne en moyenne 71 000 dollars par an contre 170 000 dollars pour son homologue américain (source Levels FIY)).
4. Le reste du monde très loin derrière. Derrière les deux superpuissances, on trouve le Royaume-Uni avec près de 3,2 milliards de dollars investis, puis Israël (2,5 milliards) et l’Allemagne (1,2 milliards).
5. Israël et Singapour, champions mondiaux de l’IA par habitant. Avec “seulement” 9 millions d’habitants, Israël est le 4ème investisseur en Intelligence Artificielle au monde, devant l’Allemagne. Autre “petit”, Singapour (5,6 millions d’habitants) se place au 7ème rang devant la France et le Japon. Dans la géopolitique de l’IA, Israël et Singapour se positionnent comme des sur-investisseurs
6. Avec 753 millions de dollars, la France occupe la 9ème place des pays investisseurs en IA, derrière le Canada (959 millions de dollars) et devant le Japon (607 millions de dollars).
7. On le sait, le marché de l’IA ne connaît pas la crise. Selon une étude d’IDC (mars 2023), le marché de l’intelligence artificielle devrait croître de 27 % par an jusqu’en 2026. Ce panorama mondial vient nous rappeler que cette croissance s’accompagne d’immenses disparités….
La leçon à tirer
C’est maintenant ou jamais !
Pour aller plus loin
US Outbound Investment into Chinese AI company, Center for Security and Emerging Technology
MAD, China and the Semiconductor Showdown, Kevin Zhang
Ben’s bites, l’excellente newsletter sur l’IA de Ben Tossell