L’essentialisme
1. Le concept d’essentialisme (à différencier du courant philosophique du même nom) désigne la volonté de se concentrer uniquement sur l'essentiel, et donc de refuser le reste, tout le reste… Plus facile à dire qu’à faire puisque nous avons tendance à dire oui à (presque) tout, sans réussir à dire non à ce qui nous importe finalement assez peu. Un “essentialiste” considère que presque rien n’est essentiel quand un “non-essentialiste” pense que presque tout est essentiel. L’objectif ici est de faire moins mais mieux.
2. Ce concept a été popularisé par Greg McKeown, auteur des bestsellers L'Essentialisme et Zéro effort - Simplifiez-vous la vie pour faire de vos projets des succès. Il s’agit d’une déclinaison dans la vie courante de la célèbre “loi des 80 / 20” constatée par l’économiste et sociologue italien Vilfredo Pareto (1848 – 1923).
3. Cette “loi” établit que 80 % des effets proviennent de 20 % des causes. Dans le cas présent, cela signifie que 20 % de nos actions produisent 80 % de nos résultats. Même si c’est contre-intuitif, il est donc plus rentable de faire très bien les 20 % qui vont nous rapporter 80 % de nos résultats, et de refuser les tâches non-essentielles qui ne nous apportent presque rien.
4. L’important devient de parvenir à dire non à la majorité des idées ou projets - même de grande valeur - que l’on peut nous proposer. On ne peut pas tout faire et surtout on ne peut pas tout faire bien.
“I’m actually as proud of the things we haven’t done as the things we have done.”
Steve Jobs
5. L’essentialisme peut aussi s’appliquer à l’exécution d’une tâche elle-même. Puisque 80 % d’une tâche sont réalisés en 20 % du temps nécessaire pour l’effectuer entièrement, il s’avère la plupart du temps inutile de consacrer trop de temps à effectuer les 20 % restants. Le perfectionnisme peut éloigner de l’essentiel et faire perdre son temps à régler des détails. (Ah, ce fameux “good enough” si difficile à entendre quand on vient d’une famille de perfectionnistes…)
“Le mieux est l'ennemi du bien.”
Voltaire
6. Pour réussir, il ne s’agit pas de travailler plus dur mais de travailler plus intelligemment, en concentrant ses efforts sur ce qui est réellement important. C'est ce qu’on devrait apprendre à nos lycéens stressés et épuisés…
7. Parce qu’en arrêtant de travailler comme une brute, la tête dans le guidon, on commence à réfléchir, à prendre du recul et à établir une stratégie… pour obtenir ce qui compte vraiment à nos yeux.
La leçon à retenir
Travailler moins pour gagner plus (et vivre mieux) !
Pour aller plus loin
L'Essentialisme : McKeown, Greg, Guenon, Elisa: Amazon.fr: Livres
Living the 80/20 Way: Work Less, Worry Less, Succeed More, Enjoy More - Richard Koch
Copenhill, la piste de ski la plus écolo du monde
1. Copenhill, la piste de ski la plus écologique du monde, ne se situe pas dans les Alpes mais dans un pays où le plus haut sommet culmine à 170 mètres, c’est-à-dire au Danemark. Située dans un quartier industriel de Copenhague, cette piste synthétique, longue de 490 mètres, repose sur le toit d’un incinérateur géant qui traite 440 000 tonnes de déchets par an.
2. Inaugurée en octobre 2019, Copenhill accueille chaque année cinquante à soixante mille skieurs. Quatre remontées mécaniques permettent d’accéder au sommet de l’usine. La descente, en matière synthétique recyclable, démarre par une piste noire qui se transforme en rouge puis en bleue pour s’achever en verte.
3. Copenhill ne se contente pas d’être une piste de ski. En juillet 2020, la façade extérieure a été transformée en un mur d’escalade haut de 85 mètres, soit le mur d'escalade le plus haut du monde.
4. Cette vision innovante est l'œuvre de l’architecte star danois Bjarkge Ingels et de son agence BIG. En 2011, leur proposition enthousiasme le jury par la forme donnée à l’édifice et l'association incinérateur / piste de ski. Commentaire d’un membre du jury à propos de BIG : “ils savent penser au-delà du brief et nous rappellent que les bâtiments peuvent être amusants”. C’est le moins que l’on puisse dire…
5. Depuis sa création, Copenhill a gagné les prix les plus prestigieux, notamment :
le prix “World Building of the Year” (Festival Mondial d’architecture / WAF - 2021)
le prix ”European Steel Design”
le prix du Design Danois 2019
le prix MIPIM 2020, le plus grand salon mondial d’immobilier
6. Le projet Copenhill rappelle que le Danemark est l’un des champions de la décarbonation. Grâce au groupe Orsted, le pays est déjà leader mondial des éoliennes en mer. De son côté, la mairie de Copenhague entend devenir la première capitale à atteindre la neutralité carbone dès 2025 avec son plan d’adaption au climat.
7. Copenhill, le futur du ski ? Le réchauffement climatique va affecter les Alpes trois fois plus que la moyenne de l’hémisphère nord. L'enneigement est au plus bas depuis six siècles (source : nature.com). Résultat : d’ici 2100, l'enneigement des Alpes va diminuer de 30 à 70 %, ce qui condamne à terme les stations de moins de 1 800 mètres (source : Institute for Snow and Avalanche Research).
La leçon à tirer
On arrête avant de déprimer… Il nous restera toujours la piste de Copenhill pour skier en toute saison. Hum ?
Pour aller plus loin
Pour préparer sa visite : Welcome to Copenhill
La vidéo (pour les skieurs) : Skiing on a top building - Jesper Tjäder & GoPro
L’autre vidéo (pour les grimpeurs) : Climbing Copenhill - Prana
La série : Abstract: The Art of Design, épisode Bjarke Ingels - Netflix
Game over: The future of skiing and winter tourism - The CMCC Observatory on climate policies and futures