🔴 7 about... travailler avec un génie créatif, les Power Users et l’économie de la longévité
Pour fêter le joli mois de mai, voici une sélection de nos articles chouchous…
Bonne lecture !
Travailler avec un génie créatif
Un “génie créatif”, des idées innovantes... Vous avez trouvé le Graal et pourtant c’est maintenant que les ennuis commencent !
1. Un manque de confiance créative répandu. Selon une étude Adobe, seules 40 % des personnes interrogées se considèrent comme créatives.
2. Pas étonnant donc, que face à un “génie créatif” réel ou auto-proclamé, le reste de l’équipe s’auto-censure et n’ose plus proposer ses idées. Chacun bride sa créativité par timidité et peur du ridicule. Sans même le vouloir, les “stars” limitent la performance et la créativité des autres.
3. L’équipe, voire l’entreprise, peut devenir dépendante du génie : “de toute façon, il aura une super idée”. Que se passera-t-il le jour où le héros est fatigué ou a envie d’aller voir ailleurs ?
4. Conscientes de ce risque de dépendance créative, de plus en plus d’organisations, notamment les GAFAM, optent pour l’innovation systémique. Ces champions de l’innovation permanente s’assurent que la créativité ne se limite pas à un titre ou à une fonction, mais qu’il s’agit bien de l’affaire de tous.
5. Du génie créatif au leader créatif. Pour ces champions de l’innovation, le rôle d’un leader créatif ne consiste pas à trouver les meilleures idées, mais à créer un environnement de travail où chacun se sent libre de proposer ses idées.
6. Chaque idée est un cadeau. Dans cet environnement, le leader créatif doit oublier le management de contrôle et de commande. Il doit au contraire démontrer que l’expression de la créativité n’est pas synonyme de chaos.
7. Dans un tel environnement, la valeur d’un groupe ne provient pas de l’addition de ses “génies” mais de la complémentarité. Car il est plus facile de trouver une équipe qui rassemble des talents différents que de trouver une personne qui rassemble ces différents talents. C’est ce que prouvent ces équipes de foot bourrées de stars et qui n’arrivent à rien… car elles oublient de se passer la balle ! (Toute ressemblance avec un club parisien ne serait bien sûr que fortuite…).
Leçon à tirer
Dommage pour les génies : ils doivent en plus savoir jouer en équipe. Déjà que ce n’est pas si facile d’être génial…
Pour en savoir plus
La vidéo de Randy Nelson, l'ex-doyen de la Pixar University : un classique sur l’art de la collaboration
Les Power Users
1. Définition. Clients plus que précieux, les power users sont ces utilisateurs qui “interagissent” intensivement avec un produit (ou service). Particulièrement engagés, ces “sur-consommateurs” font ou défont les valeurs des entreprises qui les servent.
2. Exemples. La définition des power users varie en fonction des secteurs. On parlera de super vendeurs sur les plateformes de commerce électronique ou de super hôtes sur Airbnb, sans oublier bien sûr les influenceurs sur les réseaux sociaux. Leur point commun : ils se connectent au moins deux fois plus que les autres.
3. Une acquisition stratégique. Pour les entreprises, il est crucial d’acquérir rapidement des power users et de bien les connaître car leur “durée de vie”, leur fréquence d’achat et le chiffre d’affaires généré sont bien supérieurs à la moyenne.
4. Les premiers à améliorer l’expérience. Très attachés à la qualité de l’expérience, les power users seront les premiers à donner leur avis sur un produit, en signalant des dysfonctionnements ou des améliorations potentielles.
5. “Ton réseau devient mon réseau.” Toutefois, c’est le réseau des power users qui intéresse le plus les entreprises. Utilisateurs enthousiastes, ils feront de leur réseau le réseau de l’entreprise, en louant le produit auprès de leurs proches, de leurs amis ou de leurs “abonnés”.
6. La segmentation comportementale. Pour vraiment connaître ses power users, il est nécessaire de dépasser les critères socio-démographiques du marketing traditionnel. L’âge, le sexe ou le lieu de résidence n’ont ici que peu de valeurs puisque ce sont les comportements qui importent. C’est pourquoi il est essentiel de maîtriser la segmentation comportementale, méthode regroupant les utilisateurs ayant le même modèle de comportement lors des interactions avec un produit.
7. La loi 80/20 de Pareto. L’impact des power users est une nouvelle déclinaison de la loi de Pareto. Selon ce principe, qui tient son nom de son auteur, l’économiste italien Vilfredo Pareto, 20 % des causes produisent 80 % des effets. Cela concerne les richesses, les investissements ou… les utilisateurs d’un produit. Mieux vaut donc concentrer ses efforts sur la minorité qui compte.
La leçon à retenir
Travaillons plus nos power users pour gagner plus !
Pour aller plus loin
L’économie de la longévité
1. L’économie de la longévité correspond à la mobilisation de ressources (capital-risque, startups…) dans le but de lutter contre les mécanismes du vieillissement. Le point de départ a été une prise de conscience récente : les budgets consacrés à la longévité sont beaucoup trop faibles. Ainsi, à peine un milliard de dollars ont été investis dans l’économie de la longévité aux Etats-Unis en 2021, alors qu’environ 3,2 milliards d’êtres humains auront plus de 50 ans en 2050.
L’économie de la longévité comprend notamment deux dimensions intéressantes :
L’allongement de l’espérance de vie en bonne santé
L’atteinte de la vie éternelle et l’éradication de la mort (eh oui…)
2. Commençons par l’allongement de la durée de la vie. Après avoir augmenté de trente ans depuis 1900, non seulement l’espérance de vie plafonne désormais à 69,1 ans pour les hommes et 73,8 ans pour les femmes (source : Nations Unies) mais elle régresse même depuis le début de la pandémie. Vingt-cinq ans après sa mort en 1997, Jeanne Calment, décédée à l'âge de 122 ans, détient toujours le record mondial de durée de vie d’un être humain (pour les dates de naissance connues).
3. Quatre recettes prioritaires, simples, non médicales et validées par la science, sont à notre portée pour allonger notre espérance de vie.
la réduction calorique
l’exposition (raisonnable) au froid
la pratique d’un minimum d’exercice (dès 45 minutes hebdomadaires)
l’absence de consommation de tabac
Cela paraît évident. Pourtant, selon une étude de la prestigieuse Mayo Clinicaméricaine, seuls 2,7% de la population mondiale rempliraient ces critères.
4. Passons maintenant aux choses sérieuses : la vie éternelle. Les adeptes de cette version radicale de la longévité partagent une conviction : le vieillissement ne serait pas une fatalité mais une maladie. Et une maladie, ça se soigne ! Aucune loi biologique n’indique que la mort est inévitable : ce ne serait donc qu’une question de temps pour que les progrès de la biologie nous permettent d’atteindre la vie éternelle. A noter qu’aujourd’hui ni l’OMS ni aucune nation ne reconnaît le vieillissement comme une maladie…
5. La panacée de la re-programmation cellulaire ? Le vieillissement est causé par les cellules qui au fil du temps perdent leur identité originelle. Il “suffirait” que l’on arrive à les reprogrammer pour arrêter le processus de vieillissement. Dans ce domaine, les travaux de Shinya Yamanaka, prix Nobel de médecine 2012, suscitent de véritables espoirs : pour faire (très) bref, il est possible de faire revenir des cellules à leur état embryonnaire en activant quatre gènes (facteurs Yamanaka). Ces travaux servent de base à de nombreuses recherches sur la régénération cellulaire.
6. Les milliardaires de la tech à la rescousse. Blasé du voyage spatial, Jeff Bezos se tourne maintenant vers l’immortalité. Le fondateur d’Amazon vient d’investir dans Altos Labs, l’une des startups les plus prometteuses de la programmation cellulaire, qui compte justement Shinya Yamanaka comme conseiller non rémunéré. Google n’est pas en reste : Sergey Brin - son fondateur qui a déclaré ne pas avoir l’intention de mourir - soutient Calico (pour California Life Company) depuis 2013. Devenue filiale d’Alphabet en 2015, Calico s’est donnée pour mission de “solutionner la mort” (solving death). Bonne idée !
7. On peut croire ou non à la possibilité de vaincre la mort, souhaiter ou non la vie éternelle... En revanche, avec les progrès de la biologie, une nouvelle frontière de longévité est envisageable : celle d’êtres humains qui connaîtront leurs arrière-arrière- petits-enfants, et qui cesseront de considérer que le futur n’est pas leur problème !
La leçon à retenir
Tenons bon, ce serait dommage de louper la vie éternelle...
Pour aller plus loin
Jeff Bezos is looking to defy death (The Conversation)
13 habitudes pour vivre plus longtemps (en Anglais)
La vidéo : les facteurs Yamanaka
Voir ou revoir Bienvenue à Gattaca
Le Nobel de médecine attribué aux biologistes Yamanaka et Gurdon