7 about... Ugly baby, Gather.town, Vague coréenne, IA
7 about… le UGLY BABY de PIXAR
Le Ugly Baby est l'un des secrets de fabrication de Pixar qui explique le mieux son phénoménal succès créatif et commercial. Ed Catmull, le fondateur du studio, en livre tous les détails dans son excellent livre Creativity Inc.
"Montre tôt et montre souvent" : Le Ugly Baby consiste à montrer un premier brouillon des histoires le plus vite possible pour évaluer le fond et non pas la forme. Cela paraît évident mais ne pas se soucier de la forme lorsque l'on montre son travail pour la première fois est contre-intuitif pour la grande majorité d'entre nous.
Braintrust : Chaque auteur montre son Ugly Baby à un braintrust composé d'autres auteurs Pixar. Ce travail collectif évite à l'auteur de se perdre dans un long processus solitaire et auto-centré.
Se protéger du perfectionnisme : Le Studio protège ses auteurs contre toute culture du perfectionnisme. Pixar a constaté que plus l'idée est originale, moins sa forme est aboutie. Il faut donc protéger les meilleures idées. Ce sera beau à la fin, mais entre-temps, ce sera moche et on l'assume. Pixar utilise l'image de la chenille (moche) qui à la fin devient un papillon (beau).
Un maximum d'histoires : En évitant la pression de l'esthétique, le studio peut créer davantage d'histoires, ce qui augmente ses chances d'avoir de bonnes histoires, qui se transformeront ensuite en beaux papillons.
Un modèle économique : Le potentiel d'une histoire est détecté plus vite que dans les autres studios. Pixar sélectionne au plus tôt les idées dans lesquelles investir, et abandonne à moindres frais celles qui ne fonctionnent pas.
Une startup de 200 000 personnes ? On retrouve la culture du Ugly Baby dans les startups et les entreprises les plus innovantes. Sauf que Pixar, c'est le modèle à grande échelle, au sein de Disney (plus de 200 000 personnes !) qui en a fait l'acquisition en 2006 et qui s'est renouvelé depuis en travaillant à la Pixar.
La leçon à retenir
Une bonne idée sera belle à la fin. En attendant, elle est moche et on s'en fiche !
7 about… Gather.town, la vie de bureau virtuelle
Meeting virtuel : Gather.town est l'une des solutions de meeting virtuel les plus en vue du moment.
Spatial Dynamics : Gather.town propose une nouvelle expérience de spatial dynamics où les utilisateurs circulent dans un décor virtuel. Comme dans un véritable lieu de travail, on passe de lieux formels (bureaux, salles de réunion) à des lieux informels d'échange (rooftop, salon, machine à café...), sans se déconnecter.
Video fatigue : Gather.town répond au phénomène de Video Fatigue des conférences Zoom, Teams ou Google Meet, et au manque de connexion humaine qui empêche les relations de se former et bride la capacité d'innovation des collaborateurs.
Jeux video & entreprise : Gather.town fusionne l'univers des jeux vidéo (choix d'avatar, espaces virtuels proposés ou à créer) avec celui de l'entreprise (possibilité de partager des documents, des vidéos...).
Marché explosif : Dans la course aux meetings virtuels, il faut compter également avec Kumospace, Pluto, Teamflow ou Branch. Tous sont abondamment financés par des investisseurs en capital risque (VC) qui comptent bien capter une partie du marché prometteur de la conférence en ligne. D'ailleurs, malgré la "fatigue", Zoom vient d'annoncer des résultats en forte croissance, avec un revenu de 882 millions de dollars au 4ème trimestre 2020, soit + 369 % en un an.
Événementiel virtuel : D'autres applications comme Hopin proposent un service similaire mais sur le créneau des conférences professionnelles ou académiques.
Synchrone : Le succès de ces applications repose sur leur côté "synchrone". Alors que les Zoom et autres sont binaires (clic je rentre, clic je sors), sur Gather.town, la connexion est permanente d'un espace à l'autre. On peut se prendre 15 minutes de détente entre 2 réunions pour des rencontres impromptues, discuter avec d'autres personnes, échanger des idées à la volée, en profiter pour se donner rendez-vous... Comme avant, dans la vraie vie de bureau !
La leçon à retenir
Même post-pandémie, nous ne retournerons pas au bureau 100 % du temps, parce que ça arrange tout le monde finalement. Mais comment faire son travail sans relations humaines ? Après les “villes à la campagne”, il ne nous reste plus qu’à inventer “le présentiel à distance”…
7 about… la Hallyu
La Hallyu est la vague coréenne par laquelle s’est diffusée la culture populaire de la Corée du Sud, dans le reste de l’Asie dès le début des années 1990, puis en Occident depuis 2010.
La K-pop a submergé le monde, avec une industrie musicale “intégrée” ultra-performante et perfectionniste, dont le fer de lance est deux groupes extrêmement populaires dans le monde entier : BTS et BlackPink.
BTS en chiffres : Les retombées économiques du groupe BTS pour la Corée du Sud sont évaluées à 5,6 milliards de dollars en 2019 (Hyundai Research Institute, 2019). Leur label - Big Hit Entertainment - fait désormais partie des 40 plus grosses valorisations boursières coréennes (environ 7,4 milliards d'euros fin 2020). BTS est le premier groupe depuis les Beatles à avoir trois albums numéro 1 en un an chez Billboard, ce qui a beaucoup amusé Stephen Colbert avec une séquence d’anthologie dans son Late show.
K-Dramas : Ces séries - de la saga à la romcom - sont diffusées dans l’Asie tout entière et au Moyen-Orient, et aujourd’hui aussi sur Netflix. Au-delà du succès économique, c’est une façon puissante et indolore de diffuser les valeurs et la culture coréennes.
Un cinéma qui crève l’écran : Parasite avec la Palme d’Or et 4 Oscars, Minari avec l’Oscar du meilleur film étranger en 2021, témoignent d’un cinéma vivant, créatif, notamment parce qu’il est protégé de façon très stricte par l’Etat, contre les grands studios américains.
La Hallyu est partout ! La preuve ? L’afflux d’étudiants aux cours de coréen, la diffusion de la cuisine coréenne, l’engouement plus qu’inattendu pour le kimchi, le succès des marques de cosmétique et de maquillage coréennes…
La 10ème puissance économique mondiale (FMI) : Dans les années 60, avec un PIB / habitant de moins de 100 dollars, la Corée du Sud était plus pauvre que Haïti, l’Ethiopie ou le Yémen.
La leçon à retenir
Face à des voisins surpuissants et parfois menaçants, la petite Corée du Sud a choisi le soft power, cette capacité d’un État à influencer pacifiquement ses alliés et ses ennemis, par sa culture et ses valeurs. Efficace et rassurant… à moins que Psy et son Gangnam style n’aient été une arme psychologique particulièrement perverse !
Allez, on s’était promis de ne pas le faire mais on ne résiste pas ! Comme ça, vous l’aurez dans la tête toute la journée… Comme nous !
Et pour en savoir encore plus sur la Hallyu... notre article complet !
7 about… l’intelligence artificielle
Pourquoi c'est important ? Nous sommes désormais dans la 3ème vague Internet, celle de l'Intelligence Artificielle (ou AI pour Artificial Intelligence). Maîtriser l'intelligence artificielle, c'est profiter des opportunités extraordinaires qu'elle représente. Passer à côté, c'est subir et dépendre des autres.
L'essentiel sur l'intelligence artificielle : en 4 minutes, promis ! Top chrono.
1. L'AI, c'est quoi en 1 phrase ?
"L'intelligence artificielle, (…) c'est le décryptage du processus d'apprentissage humain, la quantification de la pensée, l'explication du comportement humain, et la compréhension de ce qui rend l'intelligence possible." Citation de Kai-Fu Lee.
2. Les 2 types d'Intelligence Artificielle
L'intelligence des règles (rule based) : les humains experts “apprennent” les règles aux machines, via un langage de programmation.
L'intelligence des réseaux de neurones (machine learning): les machines “apprennent” de façon autonome, en mimant le mode de fonctionnement du cerveau humain et de ses connexions neuronales.
Grâce à la prolifération des données numérisées (Big Data) et à la puissance augmentée des ordinateurs, le machine learning ne relève plus de la science-fiction. Que vous en soyez conscient ou pas, vous êtes déjà en contact avec ce type d'intelligence...
3. Avec le deep learning, le machine learning devient une réalité
Sous-ensemble du machine learning, le deep learning (l'apprentissage profond) s'applique à un champ donné, pour une application concrète.
Quelques exemples :
Le pilotage automatique des véhicules autonomes
L’évaluation d’un dossier de prêt à la banque
L'interprétation des images médicales type IRM
Le ciblage publicitaire en ligne pour augmenter les clics
4. Qui contrôle l'Intelligence Artificielle ?
Les distributeurs d’AI : les GAFAM et BATX (les géants chinois Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi) vendent des plateformes d’hébergement de données (AWS pour Amazon…) et des langages d'AI (TensorFlow de Google, Microsoft Cognitive Toolkit…). D'autres langages, issus d'une contribution Open Source, sont par ailleurs disponibles : Pytorch, Caffe, Keras…
Les spécialistes : des startups construisent des solutions AI spécialisées pour des cas d'usage précis. Leur objectif est de supplanter les acteurs existants mais dépassés par l’AI.
5. Une intelligence partagée
L'intelligence artificielle fait l’objet d’une concurrence acharnée entre entreprises ou Etats. Pourtant, le partage reste la valeur dominante pour les chercheurs et les data scientists du monde entier qui privilégient le transfert de connaissances, via des sites comme www.arxiv.com.
6. GPT-3 : le modèle de langage le plus puissant du monde
Le modèle de langage GPT-3(Generative Pre-trained Transformer - 3ème génération) utilise le deep learning pour, entre autres, produire des textes complexes, de haute qualité, qui auraient pu être rédigés par des êtes humains.
Il peut analyser 175 milliards de paramètres de langage, soit 10 fois plus que les prototypes précédents les plus évolués.
GPT-3 a été créé par l’entreprise OpenAI, l’un des fleurons de la Silicon Valley, avec le soutien de Reid Hoffman (Linkedin), Peter Thiel (Palantir et l’un des premiers investisseurs de Facebook) et de Microsoft qui a conclu avec OpenAI un accord incluant la licence exclusive de GPT-3.
7. Géopolitique de l'AI : la France et l’Europe loin derrière...
Sans surprise, on retrouve les Etats-Unis et la Chine aux 2 premiers rangs mondiaux. L'écart est immense avec le reste du monde.
Selon une étude PwC, l’apport de l'AI à l'économie s'élèvera à 15,7 trillions de dollars en 2030, dont 70 % seront captés par les Etats-Unis et la Chine.
Et la France ? Et l'Europe ?
La France occupe une modeste 10ème place avec 312 millions d'investissements privés en 2019. Au sein de l'Union Européenne, seule l'Allemagne fait mieux avec 356 millions de dollars.
La leçon à retenir
Nous ne sommes plus à l'ère de l'AI expérimentale mais bien à l’ère de sa mise en œuvre. Ce qui met un terme à la suprématie de l’expertise. Notre intelligence analytique est toujours nécessaire mais n'est plus suffisante puisque la machine fait désormais mieux que nous... “HAL, es-tu là ?”
Pour aller plus loin
“The” rapport : AI Index de Stanford, tout chaud tout nouveau. La référence.
“The” livre : AI Superpowers, Kaifu Lee
“The” Video : What is Deep Learning? In 5 minutes.
"The" Formation en Français : le programme #Objectif IA initié par OpenClassrooms et l’Institut Montaigne. L'ambition : former au moins 500 000 Français à l’AI.
“The” Formation in English : “AI for everyone” par Andrew NG une des rock stars mondiales de l’AI.