7 about... la formule Stephen King, ikigai, passion economy et low code/no code
La formule magique de Stephen King : V2 = V1-10 %
1. Le "King" des écrivains : Stephen King a vendu plus de 350 millions de livres. Quand le King conseille sur la façon d'écrire, on se tait, on écoute et on apprend.
2. Des débuts difficiles : Stephen King a d'abord été refusé par TOUS les éditeurs. Il a dû patienter une dizaine d'années avant de voir son 4ème roman (Carrie) publié en 1973.
3. V2 = V1-10 %, la formule qui a tout changé. Dans son autobiographie, Stephen King détaille le conseil donné par un éditeur qui certes l'a refusé mais a tout de même changé définitivement sa façon d'écrire :
"Not bad, but PUFFY. You need to revise for length. Formula: 2nd Draft = 1st Draft – 10%. Good luck.”
4. Kill your darlings : Stephen King recommande de montrer son travail à des personnes extérieures (voir notre article Ugly Baby) puis de supprimer tout ce qui ne va pas, même ses passages préférés (“darlings”). Pour vous consoler, vous pouvez toujours les conserver dans un document séparé, au cas où…
5. Less is more : la formule magique de Stephen King s’apparente au fameux Less is more de l'architecte Mies van der Rohe, un des fondateurs du Bauhaus. C’est en épurant que l’on ajoute de la valeur. Dans le monde de l'art et du Design, cette pensée soustractive est un réflexe.
"La perfection est atteinte, non pas lorsqu'il n'y a plus rien à ajouter, mais lorsqu'il n'y a plus rien à retirer."
Antoine de Saint Exupéry
6. “Dans ma boîte c'est plutôt V2 = V1+10 %”. A l’inverse, dans le monde de l'entreprise, on pense créer de la valeur en ajoutant. Grave erreur ! C'est contre-intuitif mais, la plupart du temps, la valeur se crée par la pensée soustractive. Les grands empires business (Apple, IKEA, Ford…) se sont imposés par leur capacité à simplifier.
7. Simplifier sans être simpliste, c'est difficile et ça prend du temps. Il faut accepter de se plonger dans la complexité pour ensuite être en mesure de simplifier. Et cela demande de la patience…
"Je vous écris une longue lettre parce que je n'ai pas le temps d'en écrire une courte."
Blaise Pascal, Les Provinciales 1656
La leçon à retenir
Vous ne ferez jamais trop court. Dans vos prises de parole, vos présentations, vos emails, pratiquez la formule de Stephen King : V2 = V1 - 10 %. Oubliez vos réflexes "business" : n'ajoutez pas, enlevez. On vous en sera reconnaissant !
Pour aller plus loin
Comment Stephen King enseigne l'écriture
Le livre : Simplify, how the best businesses in the world succeed
L’ikigai, le bonheur à la japonaise
Dernière mode ou philosophie profonde ? Non, l’Ikigai japonais n’est pas une façon d'accommoder nos soirées avec plaid et thé vert…
1. L’iIkigai est la combinaison de deux mots japonais : iki signifiant vie et et gai signifiant qui vaut la peine. Nous pourrions le traduire par le classique “raison d’être”. L’ikigai peut aussi se comprendre comme “une bonne raison de se lever le matin” ou “se réveiller dans la joie de ce que l’on va accomplir”.
2. Originaire d’Okinawa, l’île japonaise qui compte la plus forte densité mondiale de centenaires, actifs et en bonne santé, l’ikigai serait l’un des composants de cette longévité miraculeuse. Les autres ingrédients : une alimentation saine, un entourage familial et amical fort, l’activité physique, la nature…
3. Ce concept proviendrait des principes de la médecine traditionnelle japonaise qui, pleine de bon sens, lierait la santé physique au bien-être émotionnel et mental...
4. Il s’agit de trouver sa juste place dans le monde. Là où vous pourrez exercer à la fois ce que vous aimez, ce pour quoi vous êtes doué, ce qui peut être utile à la société et ce pour quoi on est prêt à vous payer. Effectivement, c’est le rêve !
5. De ce côté du monde, l’ikigai est de plus en plus utilisé en coaching, pour une reconversion professionnelle par exemple. Un schéma étant souvent plus parlant que les mots…
6. Les principes de l’ikigai en tant que méthode de coaching coïncident avec une autre tendance a priori parfaitement éloignée puisque liée à la sillicon valley et au monde digital : la passion economy (voir article suivant).
7. Mais attention au malentendu entre Orient et Occident : pour les Japonais, l’ikigai ne serait pas tant lié à la réussite professionnelle qu’au bonheur des petites choses, qu’au bien-être de se savoir en harmonie avec le monde et utile aux autres…
La leçon à retenir
Il est troublant qu’un concept ancestral - l’ikigai - rejoigne aussi bien les aspirations d’un 21ème siècle ultra-connecté. Décidément, rien ne change…
Pour en savoir plus
Documentaire BBC - Okinawa, the island of almost-eternal youth
Pour trouver son ikigai - Vidéo Ted How to Ikigai | Tim Tamashiro | TEDxYYC
La passion economy
“La créativité, c’est pas ça qui va payer ton loyer…”
Qui n’a pas entendu ça au moment de choisir une carrière ? Et si maintenant le caractère unique de chacun pouvait trouver son expression et son public, si “niche” soit-il ?
1. La passion economy, c’est gagner sa vie en faisant ce qu’on aime. En trouvant les personnes prêtes à payer pour le produit, le service, le contenu… que vous proposez.
2. C’est quoi la passion ici ? C’est la combinaison unique de ce que vous savez et aimez faire, et que personne d’autre ne pourra faire à votre place. Votre créativité, vos singularités, tout ce qu’on vous a toujours demandé de gommer, deviennent votre capital. Il ne s’agit pas d’être un génie mais de savoir construire quelque chose d’unique.
3. Que pouvez-vous créer ? Une newsletter sur le capital risque, un podcast sur les orchidées, un cours live pour les enfants de CM1 avec un déficit d’attention… ou tout autre chose ! Quelques exemples :
Le podcast d’Anne Ghesquière “Métamorphose, éveille ta conscience” : 413 908 téléchargements en France pour février 2021.
Strachery, la newsletter indépendante écrite par son seul créateur - Ben Thomson - depuis Taiwan : revenus estimés à 3 millions de dollars en 2020.
La chaîne You tube d’Yvan Monka, professeur de mathématiques : 1,26 millions d’abonnés.
4. L’essor de la passion economy est favorisé par les nouvelles plateformes digitales facilitant la création de contenu, la mise en relation et la publication.
5. Les outils low-code / no-code (voir article ci-après) permettent de créer des contenus ou des sites, sans connaissances techniques particulières et sans savoir coder.
6. Enfin, le plus important… l’argent. Plusieurs plateformes intègrent des systèmes de rémunération : partage des revenus publicitaires (Youtube…), gestion d’abonnés payants (Medium, Patreon...) ou facilitation des dons (Buy me a coffee…), sur la base de l’audience réalisée.
7. La passion economy représente une rupture avec l’économie du 20ème siècle où il fallait se conformer pour exécuter ce qu’attendait l’entreprise. Aujourd’hui, l’enjeu est de ne pas être remplaçable, ni par d’autres employés, plus loin, moins chers, ni par l’Intelligence Artificielle...
La leçon à retenir
Brider sa personnalité pour rentrer dans le moule, n'est plus la garantie d’avoir un job stable et bien payé. Alors autant investir dans ce qui nous rend unique...
Pour en savoir plus
Le mouvement low-code / no-code
On a déjà beaucoup parlé de ce mouvement mais son impact est si puissant qu'il est nécessaire de bien savoir par où commencer.
1. La programmation low-code / no-code, c’est développer un site ou une application, sans écrire de lignes de code - ou si peu - grâce à des logiciels d’utilisation aussi simple que Word ou Powerpoint.
Le low-code permet aux utilisateurs / développeurs de coder plus rapidement, sans réinventer la roue (il ne reste que 20 à 30 % de programmation à faire en direct).
Le no-code va plus loin. Aucune connaissance n'est requise : tout se passe en Drag & Drop.
Rappelons que seul 0,3% de la population mondiale sait coder.
2. Une croissance explosive : selon Gartner, 65 % des applications seront développées en low-code / no-code d'ici 2024.
3. Selon Cap Gemini et No Code Census 2020, la productivité en low-code / no-code est multipliée par 5 à 7 par rapport aux développements type Javascript.
4. Airtable, Bubble et Zapier : 3 outils pour commencer...
Airtable : la star du low-code / no-code. Un modèle 3-en-1, à la fois tableur, base de données et gestionnaire de projets. Le tueur d'Excel , connectable à des milliers d’applications. En 2020, Airtable a levé 185 millions de dollars pour une valorisation de 2,5 milliards de dollars.
Bubble pour construire une application ou un site complet, de niveau professionnel, en Drag & Drop. Autre outil : Thunkable.
Zapier pour automatiser les tâches répétitives. Un cran plus compliqué mais toujours sans coder. Plus de 3 000 applications disponibles à l’automatisation. Zapier a engrangé plus de 140 millions de dollars de revenus en 2020, pour une valorisation de plus de 5 milliards de dollars.
5. Génération “no code makers” : ces outils low-code / no-code permettent de passer directement de l'idée au site ou à l'application, sans développeurs ni designers. Autonome vis-à-vis de la tech, la génération des “no code makers” avance plus vite...
6. Du “no code maker” au "solopreneur'' : le mouvement bouscule également l'entreprenariat. De plus en plus de “solopreneurs” se lancent sans s’associer à un “tech”. Les barrières à la création d'un site ou d’une application diminuent et ils en profitent. Il sera toujours temps de s'associer plus tard. La valeur créée au démarrage est celle qui vaut la plus chère, alors pourquoi la partager ?
7. Une prochaine start-up ou licorne en no-code / low code ? Plusieurs outils permettent de l'envisager sérieusement :
E-commerce : Shopify
Plateformes de marché : Sharetribe pour créer un site du niveau de Airbnb. Restera quand même à trouver les clients…
Contenus, plateformes communautaires : Webflow
La leçon à retenir
Le low-code / no-code démocratise la technologie : plus besoin de savoir coder ou de dépendre des développeurs. On peut passer d'une idée à un site ou une application, voire une startup, en mode Drag & Drop. Difficile d'ignorer ce super pouvoir qui émancipe les non-techs !
Pour aller plus loin
La video : The no-code movement et découvrir Yoroomie, un des meilleurs évangélistes techno
Les agences no code low code : Alegria.tech, Cube
La principale communauté no code / low code : Webflow
Soyons fous : le mode d'emploi pour créer un Airbnb en no code
Se former “depuis son canapé" : les tutos de Contournement ou 100 Days of No Code